Les autres pages du livre : Mai-septembre 97 Octobre 1997 Novembre-décembre 1997 Janvier 1998 Février-mars 1998 Avril-octobre 1998 Novembre-décembre 1998 Janvier-février 99 Mars-avril 1999 Mai-juillet 1999 Aoôt-octobre 1999 octobre-novembre 1999 Février-mai 2000Cliquez sur le ciel pour Écrire à Marie Mélisou "tout ranger reviendrait à n'avoir pas vécu" Mai-juiller 99
Outil à rêves magiquement une roue seule s'endétaille du précieux à l'encre indélébile de cet au-delà la nuit les plumes de ce cercle fécond se déploient dans mes moindres résistances à pleurer douloureusement elles se balancent tentent l'approche ultime la vérité des plaies où la solitude en brumes entête les flots du sommeil une roue seule colorée de fils vivants exprime les départs douceâtres lorsque je chatouille mes croquis d'oreillers allongée ceux légers d'aucun effort émotionnel Marie Mélisou juillet 1999
<< Et mon bâton de cyprès rit de tout son coeur pour vous. >> René Char Distincte recycleuse te punir de respirer pourquoi te punir de défricher les abris-c¦ur en silence en secret ignoblement l'essentiel invisible exige un apprentissage qui sent l'émotion transversale te punir de respirer pourquoi te punir sporadiquement à aimer se perdent s'offrent esthétiques si légères les magiques connaissances Marie Mélisou juillet 1999Halos d'alentour Ne pas grandir, a-t-elle dit. Se suspendre hors d'atteintes, sorte de bulle à grandes enjambées, où l'intense et le passionnel ont des relations intimes avec la ligne d'horizon. Je ne vais pas grandir, a-t-elle dit. Par un système de jeux de lumière céleste, les fenêtres des corps ici s'illuminent de son âme. Elle engendre des yeux doux aux c¦urs et réciproquement. Chauds et dorés, ils sont un miel à survivre. Je ne vais pas les voir grandir, a-t-elle dit. Et, sans apprivoiser le feu dévorant des jours, elle amortie les chocs, sourit de me voir insister : tout ranger reviendrait à n'avoir pas vécu. Marie Mélisou juillet 1999"Si vous avez un parler ouvert, vous ouvrirez le parler de l'autre." Montaigne Par à vents je voudrai te voir guérir comme les gouttières déglutissent ferraillent tamisent l'obscurité tout le contraire de dépister le malheur ou cartographier l'affliction un temps terra incognitae sans phagocyter je dévore l'ébullition des contrastes ils perdurent eau feu air il s'induit de longs trajets des endroits ténébreux imprévisibles déplacements catalyseur d'acuité le vent à l'ancienne manière merveilleuse art du partage se souci de l'Autre Marie Mélisou juillet 1999Arpentages je campe sur un présent utilisable où les rêves vrais catimini granulent de poussières de songes nos crépuscules abricots inconsolés nous plaçons nos matins le soir et sans faire pis que prendre sortir de l'hiver chrysalide se défroisse les nécessités au comble et déboule l'implacable une bête subtile égarement éberlué barbouille au milieu vide où je réside indicible la pure essence des souffles du vent m'incandescent sans porte Marie Mélisou juillet 1999"C'est bizarre : pour chacun de nous la vie intime est ce qui compte le plus, et pourtant nous devons toujours feindre de la vivre sans nous en apercevoir, avec une assurance inhumaine." Le cahier interdit - Alba de Céspedes Parcelles mourances des pirouettes chagrines prisent en flagrant délit d'existence obstinent le temps une complicité essentielle les lie mollement ancrés le bien et le mal en voeu de connivence perdent leur consistance se barricadent des murs anciens en papier buvard ombres qui suivent les ombres humilient les rires qui restaient debout et mes bras comme les branches d'un arbre mort ouverts sur le vent se souviennent des feuilles d'antan lorsque les jours étaient sans serrures Marie Mélisou juin 1999Création la représentation de Dieu montre du doigt l'homme longtemps durant des années le peintre courbé a travaillé crée avec douleur et plénitude tout contre son ciel incurvé longtemps des années après du plein gré de l'artiste quelques gouttes de vie retrouvée s'échappent en auréoles bleutées sur la nappe ronde de nos yeux des traits bleu pervenche ils rendent le reste plus inutile encore Marie Mélisou 25 juin 1999, RomeDépositoire maudites les nuits boréales où je ne sème mes pensées elles viennent et tiennent debout droites et figées replongent la durée de l'infranchissable tu règnes illusoirement mes mains se ferment vides sur des versants aux formes de ton corps prisonnière d'un désespoir chaque soir il gratte s'impatiente j'attends harponnée criée de peurs arrachée du dépositoire le quand j'étais devant Marie Mélisou juillet 1999Bouquets de terre des bouquets d'hématomes parsemés d'épines dont elle se servait en cabrant la fierté collaient à sa peau ils voyageaient partout où elle se trouvait un jour sur le quai des grands oiseaux il a parlé de ses yeux leur a offert une terre ensoleillée à chasser les débris sur le quai des grands oiseaux de ses yeux parlants aux siens jusqu'au métal le temps s'est ouvert la vie voulait sourire Marie Mélisou juillet 1999Aux évadés des rêves tombent de mes poches aux couleurs ciel naïf les uns après les autres ils s'en vont parler des langages sur de tremblés matins probablement scintillants mais ailleurs mes poches sonorisées au large comme à Grands-Sables chuintent chantent "les rêves sont morts vive les rêves !" m'invitent à les remplir en boules j'enfonce mes poings en elles appuis force en crève les écraser serait parfais encore et encore elles émettent ma naissance mi-esclave mi-invitée je dois continuer me cambrant s'ouvre un temps de battements d'éclats d'appels et de suites à remplir la vie Marie Mélisou juillet 1999Parfois si lentement écrits de sangs et de larmes les cliquetis du temps aux instants savourés éperonnent aiguillonnent leurs efforts parfois si lentement le sarcastique mise sur moi il bondit en regards froids implacables flirtant avec l'opiniâtre brutal punit de paix et de bonheur cris de détresse sans crucifix au-dessus du lit qui regarder en face ? mon rôle à remplir parfois si lentement devant l'angoisse sans paix pour racheter le quitter tolérante est l'attention qui croit à l'enfer comme un nouveau miracle une vision vidée de tout son courage Marie Mélisou juillet 1999Coutumière inquisition parfumée des cailloux qui ont navigués mes yeux se la jouent en troubles vitraux croque en moi l'ordonnance des humains auxquels je ne comprends plus rien opaque étrangère endormie la confusion mentale quête des phares et accourent les fous Marie Mélisou juillet 1999Fièvre à flâner la folie du salut marque d'autres sens aux bornes du réel refuge prétention du héros dépouillé l'homme cède son malheur confond détachement et mépris le souverain des biens soit l'ataraxie est un voyage mental qui ne prend pas le train des lassos disloquent la colère le bonheur glisse en malheureux ami et joue du fil à retordre Marie Mélisou juillet 1999Sans fin mot une cale sans air fond de transpiration aux couleurs moutarde revêche le rythme esclave bondit souvent et mon coeur dort sur le sol une heure de temps en temps n'effectue aucune entrée se protège des loveurs et mon coeur en docks déserts grouille de rats agités curieux ils troublent d'émeutes à réprimer tous les airs désemparés tannée je recherche le trop précieux qui nulle part n'épaule de signes dans le dos Marie Mélisou juillet 1999Autre âge entrent des faisceaux sans couleurs ils absorbent jusqu'à la chaleur assise seule sur une chaise durant l'autre âge nous étions deux je te peins en portraits musicaux utopie voyages face à face habitent la pièce les notes sont uniquement des éphémérides à combler le néant Marie Mélisou - juillet 1999Délinéer la vie au-dessus s'embrassent s'embouchent de floues fantaisies ni sérieuses ni vraies je dis le ciel bleu et les vagabonds nuages au-dessous un nomade ne tient pas en place a pris sans portulan le chemin qui chemine en une transhumance identique ininterrompue chaque matin il se distribue un prochain pays ni guetteur ni embusqué ce voyageur ignore la déroute de la fuite de la quête il a apprivoisé l'éternité et l'instant Marie Mélisou mai 1999Caresse volatile ventilateurs voluptueux n'abolissent pas le chaud de la manière la plus fine ils la tourmente la brise la bourrasque la caresse l'apprivoise une somnanbule géographie fantôme en étincelles sur un songe enlace l'air épais mouvements douceurs qui le remuent amoureusement en transparences instables et éphémères puis m'entourent d'un voluptueux d'un suave réel alchimie de canicule et de frais Marie Mélisou mai 1999" L'absence de routes et la profusion de routes produisent le même égarement. " G. Lapouge À coeur fendre une telle froidure qu'aux pieds des fossés glacés les arbres périssent elle court s'étend tombe toutes les armés d'homme n'ayant réussi à la repousser ont abandonné la vie sournois néant neige une banquise blanche raye la planète bleue ôté d'Orient le bruit de ces hommes morts sur une terre congelée est couvert par la destruction de la haine enfin Marie Mélisou mai 1999Absolu son drap monogrammé est une palissade de bois ma si belle péremptoire sans doute je bâcle nos repas pressée vers rien j'assaisonne les saisons de mes parfums de souvenances prolonger son probant efface vos discursifs passages Marie Mélisou mai 1999Devoir bouger la route à parcourir comme la moitié d'un pomme oubliée se tient tranquille ce matin dans l'attente d'être consommée enchâssée sur son pavé souillé irradiée à la limite de vos formes tout contre la passion les longs cils des bouches avides ont pris feu sans vitraux sans croquer la route si l'on attend trop comme l'air flétrit la chair pâle et sucrée teinte et pourrit le temps Marie Mélisou mai 1999Grands battements labourée un soc m'inonde de violences acharné en mon crâne comme sur un lopin arable des milliers de racines pensées risquent ma raison éventrée me condamne à l'obscurité arrachée à la lucidité je crie des amoncellements de cognées débordent vers la petite mourance sans égard ni recoins abrités je suis un terrain douloureux jamais ne m'habitue rompue mes extrêmes en dégoût je ressens le brûlé des traces fraîches cette trop rutilante migraine infligée à me défricher a la régularité d'une charrue au tranchant furieusement aiguisé Marie Mélisou mai 1999Eau-de-vie une goutte une seule infime davantage qu'un grondement ou de grands cris inaudibles s'est offerte en trajectoire rive à regrets quelquefois je gagne le chemin où je sais ce qu'il advient de moi sans perdre la vie tout à fait une sorte de pont Bénézet où l'on ne danse pas la saison des entrailles de la mer s'échappe l'¦il vrai d'une goutte d'eau Marie Mélisou mai 1999Véridicité avec rage n'ayant de cesse je flattais l'arête du toit gravissais le vide soulevais mes avancées vers un rien usais l'équilibre marmonnais des flopées sans vols jours vains au papier calque maintenant bien plus dangereux ultime expérience je m'exerce à la réalité Marie Mélisou mai 1999Vents barbelés De longues journées revenues, la ville à tes jambes, une candeur invraisemblable joue sur des gouttes de lumière, et pourtant, tu bascules parfois, encore, à l'ombre quand un souffle venteux tente un galop étouffé. Si tu gémis et le grattes, de flanc il prend du front, de fil fragile il se barbèle. Un doigt sur ta bouche, à humilier les ombres, emporte le tortillé des gifles qui musiquent de navrés refrains. Sors le pas devant, la pensée à jouer, l'idée humaine bien cousue, pour ne plus te manquer, même une seule journée. Eperdument, regarde-toi t'échapper des barbelés. Marie Mélisou mai 1999TERMINAISONS NERVEUSES le dehors et le dedans aux chaînes en combustion à suivre plus tard on verra s'abaissent s'élèvent comme de grandes feuilles de papier différents des serrements d'étages anciens ils sont d'impossibles oiseaux au blanc hissé me cernent m'apprennent s'abattent se signent sur des cercles ou des lignes interrompues je regarde le dehors je scrute le dedans et je reviens au même Marie Mélisou mai 1999LES CHANTS VIVANTS délectables mystères tressaillent sur une pensée délaissée frémissent jouissent se domptent il fait jour où je suis allumées en rires sans prières les voix aux abîmes celles qui soufflent glacées l'air rapace s'extasient du rouge et des derniers brasiers je meurs d'humbles douceurs présentes d'avancées confessées de grandes tempêtes de chastes Sahara sur idées bleues d'ardoise je chancelle de filer l'épais silence le prolongé du bonheur d'homme pour tisser les deux couleurs néfaste et amer je vis de toute ma patience celle nichée très fine sur le simple ou en fresques dans mes châteaux hispaniques Marie Mélisou mai 1999![]()