"la clarté appartient à ceux qui deviennent Oui" --LES POÈMES DE MARIE MÉLISOU, FÉVRIER À AVRIL 1998--![]()
<=Pour écrire à Marie Mélisou
FÉVRIERLa question perdue parure d'un vide incessant qui m'irrite violence ou fraicheur vraiment peu importe chercher sans trouver sur la buée du monde toujours continuer de grapiller les astres l'écorce de la terre dans la main se décèle les éclats palpitent chancellent un feu en fusion bleue où se baigne les nervures de mes feuilles papillons de mes paupières oiseaux diurnes continuent de chercher le ciel les signes tenus en enclos fanfarons sans ambre jaune ne s'approchent que peu du bastingage chaque fragment est relié au silence souffles pierres embruns flammêches seul le bruit des hommes change le contemplé du neuf ébouli l'immensité du chant espace constant est écume sur les lames blé sous l'or solaire scellé pierre et murette rivière depuis sa source à la mer est homme éblouit par l'odeur de l'herbe Marie Mélisou 1/2/1998
La question perdue parure d'un vide incessant qui m'irrite violence ou fraicheur vraiment peu importe chercher sans trouver sur la buée du monde toujours continuer de grapiller les astres l'écorce de la terre dans la main se décèle les éclats palpitent chancellent un feu en fusion bleue où se baigne les nervures de mes feuilles papillons de mes paupières oiseaux diurnes continuent de chercher le ciel les signes tenus en enclos fanfarons sans ambre jaune ne s'approchent que peu du bastingage chaque fragment est relié au silence souffles pierres embruns flammêches seul le bruit des hommes change le contemplé du neuf ébouli l'immensité du chant espace constant est écume sur les lames blé sous l'or solaire scellé pierre et murette rivière depuis sa source à la mer est homme éblouit par l'odeur de l'herbe Marie Mélisou 1/2/1998Jardin blanc les souffles impalpables flammes du soleil déchirent le silence ta douceur immense caresses parfums de terre se rend toute entière sans ombre mystère les draps manteau une clairière nous enveloppe comme jardin frissonnant orangers et bleus mer bonheur le souffle palpable de nos jours s'accordent et roulent nos corps sur le grève des baisers Marie Mélisou 6/2/1998Sans nouvelles nous franchirons les sillons lumière sur un air soir ailes de papillons comme caresses s'inventent les chemins nous inventerons la quête aboutie et sur un air marin pas à pas salés accordés poissons volent en brillant illumination de soubresauts d'étoiles sur un air petit matin la lumière s'inscrira celle gravée paumes bleues nous n'aurons eu de cesse de sculpter l'important absolu vital de regarder flamber le silence nous survivrons au crépuscule cascades joies de rires en pleurs d'eaux vives sur un air d'arc-en-île nos regards venus depluie si loin en gémissements brins de sel brindezinguer sur la plaie vive d'un accostage peurs pas sages de l'azur d'hiver sur une odeur d'enfance retrouvée deux paumes bleues entrelacées Marie Mélisou 6/2/1998Peaux parasols s'aggrippent les images à la lenteur retenir le savoureux allonger pour marcher longtemps le chemin qui ramène l'attente jouir de la lumière frôlée qui remonte ne pas oublier nos mains les pensées des lèvres ravivent les corps toujours ton premier sourire effleure l'humide des miennes s'approchent les nuits colorées pénétrer le savoureux sans marcher s'allonger doucement sans attendre trouver ton chemin nu chants d'harmonies fondues en uns les pensées de tes lèvres effleurent mon corps toujours ton premier regard ravive l'humide des miennes Marie Mélisou 6/2/1998D'eux rives éteincelles et vibrations vers toi flashs cristallins ou les aspects sensoriels infinis invisibles chantent la réalité enchantée réellement se le dire le montrer le murmurer une respiration nous relie palpitation de tes yeux aux liens de nos peaux aux eaux de nos grains à tous les riens relation qui conjugue soif et absolu révélations douceurs qui s'offrent se donner entier acheminement en mouvement perpértuel jaillissement des silences des images ton alchimie se soude à la mienne île chimie s'enracine de nos chevilles à nos coeurs amour passeur de nos deux rives nous formons un seul fleuve nous tisserons sous plusieurs cieux les beautés d'une première recontre les arcs-en-tout de toutes les secondes Marie Mélisou 6/2/1998Naut'île subt'île partage grac'île idéal de Beauté communion avec Toi f'île d'une pensée ag'île enchaînements non rituels moment notre harmonie indélébil'île grain vac'île l'un l'autre sans apparat simplicité charme frag'île temps fébr'île durer résider tes yeux effet mer à vivre existe temps ce coeur tact'île paume dist'île par-dessus bord s'aimer partage agrandit arcs reins éveillés scint'île une presque île Marie Mélisou 5 février 1998Peine de feu être le passé commun nous enracine projeter le courir demain aux forces telluriques forge la mémoire flamboyante nous chercherons donnerons offrirons plateau vie l'unité confiance des fleuves intenses bâtir le vivre vive rencontre à voiles être êtres hêtres bruissent sans déficit d'amour aux veillées insufflées poussières de regards exprimés lambeaux envies reconstruire le chaque fois ressource des rythmes sillonés glèbes de nos reins sans frontière la musique affinité compose une mélodie anarchiste et joyeuse Marie Mélisou 5 février 1998Parole de signes source bonne heure grande plénitude apparente frugalité de l'instant traits taches et deux couleurs blanc espace changé selon le tracé varie la forme printemps cerisier blanc automne érable rouge au gré de l'artiste tourments premier trait du pinceau il pose sur la feuille blanche le vivant trace sur l'océan trait originel qui a le souffle vie et le grand vide de l'espace s'éveille trait importe-temps capital traits taches et deux couleurs noir signes bout des poils selon le tracé varient les idées arbre dans une grande forêt homme se tenant devant l'arbre au gré de l'artiste heurt sans hasard second trait de pinceau surgit il trace la vie qui apparaît et rencontre le premier trait se parlent se reconnaissent s'assemblent et une distance vivante se crée impressions suggérés puissance choc se produit l'échange devient intense l'espace vibre traits taches et deux couleurs le noir sur le blanc encre de Chine sur papier Japon barre debout inscrite sans ciller puis pont couché d'un arc élancé au gré de l'artiste soif étanchée un troisième trait rejoint l'ensemble une tranquilité naît de-ci de-là atmosphète calme appaisement de l'artiste rencontre singulière traits et taches calligraphie encre de Chine sur papier Japon Marie Mélisou 5 février 1998MARS
Pluie je ruisselle à bruits menus solitude de pétales emportées par le vent migration de mes étincelles grain de poivre blanc loin si loin je bois le salé amer pour étreindre le feu larmes et salives enlacées je coule comme un lent iceberg déboulent les images nos ongles en passerelles ancrées de jetées renversées pas à pas vers les jeux de brumes sur la colline du vent qui déroule les voiles croisements cosmopolites de tes yeux qui délient ma nuit tes mains dans ma crinière continent sous couette où nous allumons nos hommages tu m'aimes en nuages en sillages en vagues en vrilles en sacres en aventures en miroirs en coeurs en plumes je m'imprégne des déferlantes souvenirs tressés de larmes qui se distillent volutes nacrées sortent des cavernes les pleurs sont nos joies éloignées et passées et futures loin si loin le présent est béant sur un jardin fantôme je m'enroule en prenant grand soin de déposer au fond de ma poche pour une prochaine fois mon coeur dégonflé plié en deux Marie Mélisou 8 mars 1998Et pour temps éclaircie m'éclaire ici timide en tête je ploie les épaules les galaxies du monde voudraient naître et pour temps le moment reste habité fantômes un mausolée tissé s'ouvre sur l'angoisse soigner mes brûlures avant d'en mourir ou rire tu es chevalier fends doucement le délavé fais signe au fleuve d'aller vers l'aval où l'écume soigne même les blessures stériles et pour temps les cris compliqués la vie me font délirer quand le tumulte est en sang aimer la vérité en nos longs corps miroirs percevoir le juste chant le seul vers qui marcher c'est Toi et pour long temps Marie Mélisou 10 mars 1998Grain dans le vent très petite je m'enfouie tes mains se promènent sur mon dos en lumière en marelle en ronde en couleurs tu caresses mes étoiles dans le sens du duvet pour m'offrir un pays bonheur l'argile de mon corps est le souvenir de notre premier jour naviguer et danser nos mots murmurent chuchotent et se souviennent de tes hurlements douleurs douceurs des mémoires tziganes je babille nos petits rires s'échappent sur tous les quais tous les ponts qui carillonnent sur le sillage des vols des oiseaux nous nous regardons intensément surtout toi nous nous comprenons en îles où des chevaux fous cherchent leurs ailes en signes où il ne faut plus mourir pour croire en rêves où les aubes n'ont plus aucun rivage en triomphes où la mer n'a pas fini de croire aux hommes je suis chacun de tes mots la suite de tes racines en moisson miraculeuse l'abondance d'une langue étrangère inconnue mêlée à la profonde connaissance innée tu m'écris en pages de rire lumière je suis née d'un océan déversé depuis le monde renversé de l'arrondi de ton ventre Marie Mélisou 10 mars 1998Désert anse les trésors de ma mémoire oubliés comme les songes d'enfant au bout d'une balle qui rebondit sur le toit du monde sont pourtant signets de croire en l'avenir comme le partage des coupes de rivières ou la lumière qui enrôle le violet des iris déshérence pour la souffrance les trésors de ma mémoire vifs comme des gestes quotidiens en coulées de larmes et de sang qui salivent le déraciné fendu sont pourtant manteau d'amour sur les embrases comme le souffle lucarne en pleine mer ou le signe de croix sous l'emprise d'un fouilli prunelles désert anse de sable doux Marie Mélisou 10 mars 1998Gloser tu cilles cil bat l'air ballet tout peut survenir tes prunelles aveugles sans voir nuit étouffées dans un anorak le dégel du chassis sur son chevalet support en bois porte tableau l'alambic de tes tentations la chambre du monde en cendres chaudes la pluie sur le ciel au-dessus de nos têtes sur l'horizon et le volcan percé sur ton coeur tranché coupure nette amputer Marie Mélisou 12/3/1998Contrées juchés sur leurs échasses de vallées duveteuses ils rêvent de raidillons vers la grotte aux merveilles il est torche et flammèches drapeau initiation il est l'heure d'endosser le ciel elle veut poser toutes les larmes remonter le jour sans superficie amère se nourrir de son boire lui offrir ses îlots de braise surtout au plus fort de leurs improbables brumes il est gracieux virevolteur corolle de son Nouveau Monde et son appel très proche le grain de sa peau qui embrase sa conscience est celui lointain de la mer il a le même goût du sel ses baisers gérissent ses craintes ses doigts la précipitent en vin en miel en cercles autour de leurs vies cercles magiques qui sont siens où elle veut être ses quatre saisons qu'il soit son marchand de sable le voile à lever chaque jour en vagues surfées la flûte dont elle veut jouer le pré fleurit où se poser l'empreinte à suivre son poivre et sa lune sa pie et sa mouette sa maison sur Terre elle écarte le vent pâle garde la passion l'aura du mystère pour leurs nuits ciselées les couleurs s'enlovent et ils s'aiment Marie Mélisou 12/3/1998De saison printemps temps des brins le miel des nuages entrailles mouillées versé depuis une gueule béante velours effrangé rit une averse d'émeraude le lait du soleil piments siffleurs nuée de cadeaux vainqueurs aimés des héliotropes brûle de perles vapeur le cerisier du jardin écorce samouraï naufragé de l'hiver haché noir temps gelé consacre ses fleurs blanches sur la marelle de mes songes campe ton regard printanier et le vertige frisson accueille nos orages de baisers Marie Mélisou 24 mars 1998Incarnadin et anthracite corridor de jetés renversés à franchir pour qu'embaument en corps nos orages allumés temps d'aube incarnadine tes ongles s'ancreront en port, pour amarrer mes reins impétueux désirs qui palpitent continents découverts frémissent en volcans légers, en grappes, en épis nous glissons en ébats rêvés je suis une capitale saoule cité de pétales orientés vers Toi tes étincelles boivent ma vie, trouvent la source ouvrent ce que tu apprivoises et enlacent les gouffres où les crépuscules disparaissent sentier myrtille qu'on croyait île d'embruns perdu dans la brume fleurs d'aventures est avalanche de croisées souriantes tu est la lumière du jour né sur une mer phosporescente carrée méandres de mots venus d'en-bas, la nuit rebelle tu inities le jour à la douceur ondulée rafale qui ouvre les chants des coquillages de ton coeur s'écoule un flot d'aurores des écorces du basilic des flammes mordorées effleurements annoncées à tes mains éperdues sur mon corps s'éparpillent nos baisers fontaines délices en sel anthracite en lierre enroulé sous les plumes orchestrées par des papillons en tête où s'éclaboussent les joueurs de flûtes de nos pensées se faufilent des mésanges des nuages des mouettes des pins des rochers des lianes des fées des rires des empires des îles des désirs et des caresses au miel Marie Mélisou 24 mars 1998Traverser l'histoire je souffle sur demain volonté qui n'a pas plus belle histoire deux mains en cor spiralé jouer encore de ton corps sous le feu une flamme s'élance le silence arrête le temps qui tricote faire et défaire si lance fête me touche mémoire chair arrachée je souffre du ciel en lambeau à l'envers d'une robe soulevée lents beaux mouvements des ténèbres dans ma tête saoules eux voulaient boire l'amour pour le savoir les légendes pénètrent les planètes de ma tête voix familières je me soumets en lumière de transports en corps mien heureux encore tien tous jours tu bois déclenches inverses le sous le lu le transi sous mettre le pâmer secret immense et toi et moi les jours pressentent le retourné sur mes reins et l'histoire traversée par ton sentier Marie Mélisou 25 mars 1998En l'air, la lumière la lumière chantera en l'air ton haleine tient les mots qui viennent changer la vie j'interroge le monde ses sourdes blessures et ses larmes essuyées le silence le sommeil frappent les rêves anciens et nous enlacent sur une nuit nouveau temps tant d'amour donjon sans loup vent au fil de l'eau du premier rêve se déploie en temps sablier une fringale allume le frotté de brume le flotté de lune le flammé des dunes chaque galet de mon rivage devient oiseau qui respire je ne suis pas ailleurs mais là tu es partout surtout ici et la lumière perce le volet lisse nous venons vers le jour qui reflète nos visages ventres la nuit à main nue a soudé nos étreintes la lumière commence elle chante dans l'air Marie Mélisou 27 mars 1998Le monde ricochet le promeneur atteint l'ultime rive plage pays devant la ville celle qui chante les soifs appaisées celle eucalyptus où le vent maquis parle de bâtir avec des couleurs en archipels autour de son cou les cris du grand large ils racontent que le bonheur est trouvé sursaut résonnances sur la mer d'un galet beau plumage pour éclaboussures d'eau bleuté il s'est baissé et sa main a lancé la pierre usée demeurent les secrets du plus caché pays du dessous des poissons des étoiles les algues tissent le fond aux doigts de coraux le sable sous ses pas mouillés frôle l'écume qui meure renaît plus loin il imprime des traces fragiles éphémères mer l'espace est un habit qu'ils ont percé le ciel en cape soulève les marées yeux croissant de lune ses bras fond de cale son corps qui prend le vent reçoivent le flux de ses songes il est sa houle et le seul maître de son bord pour rêver les étoiles Marie Mélisou 27 mars 1998Clair obscur arracher un poème aux pas perdus d'ici ou d'ailleurs pas trop compris pas bien aimé goder le temps chiffonné ma peau aime la douleur d'une machoire d'âme d'ou l'heure importe tant je porte l'horizon de deux mains haut demain tu planes le seul dans la rue je me détourne des pleurs pour rien déplore l'eau ici la mouette duveteuse s'invente découvre mon nom d'immigrée où bonnes heures la terre âpre de tes ancêtres avance vers mes mots aux anges faux bourg en puits aveugles je ne me perds plus souvent sous le vent tout va bien tu en crois mes yeux découvre heure récite les étoiles je condamme facilement mes fenêtres pensées feu naître flotte erre jette vapeur des sens peurs et pudeurs heurts du brouillard à écarter au loin l'avenir à venir Marie Mélisou 28 mars 1998Un mot suffit la neige tombait en moi je ne savais plus le monde par coeur il m'ignorait aussi et puis oubli de l'île montagne des mots de la connaissance de ce qu'était une aube sur des prunelles aimées du sens du tourné des ailes des moulins vague breuvage seul un vernis diaphane voulait croire au lumineux s'efforçait d'embraser le chaos les bateaux prenaient l'air le temps s'était fait drame le jusant m'échouait nue et les dés lancés n'offraient que signes pitoyables où les mots déchiraient le monde souvent chant boulet l'orage est venu temps bousculé tempête les mots laissent échapper les morts ils cinglent les vivants convoquent le passé provoquent les larmes qui coulent vraies temps mal mené des rayons blessés temps mots lestés temps heurté ou les épines des arbres sacrifiés sauveront le monde peut-être assure aimant oui l'architecture sans pluie fine comprendra le soleil l'importance de chaque rayon le beau versant de la colline descente douce vers des pas de la terre qui luira verra nos images bleues la tendresse droiture se déploiera couleurs et palais épaules droites je danse dans ta paume et et fleurit enfants qui s'aiment pures aubes en mains ouvertes vers le ciel en glissé de gouttes d'eau en espaces éperdus cogné démesure de bonnes heures sauront les jours sans fin je voeux les accords dont les astres se construisent quand le roc est breuvage la clarté appartient à ceux qui deviennent oui Marie Mélisou 28 mars 1998S'éternisent les mots les mots naissent en collines bleues ce soir et rendent joyeux chaque recoin de mon esprit ton visage accompagne les signes quand je pose les écailles de la mémoire faite pour le bonheur je l'oublie quelquefois tes gestes alors m'entourent de regards qui soignent j'ose boire l'intime les couchants des pays légers et se gonfle la voile vers des écrits achevés au bout du phare perchoir à mouettes la lampe se tait le silence bruisse de vent juste un peu je balaye le temps que je prends tout sauf mes pensées pour te consacrer Marie Mélisou 31 mars 1998TOUTES LES PAGES EN UN COUP D'OEILVERS AVRIL-OCTOBRE 98