"Si je demande demain
Les sorciers baissent la tête"
LES POÈMES DE MARIE MÉLISOU, OCTOBRE 1998
<== pour écrire à Marie Mélisou
OCTOBRE
Le corps a de l'esprit
je traine en lui sans m'en soucier
attitude courante
l'esprit
non séparable du corps
étrange harmonie nécessaire
à l'écoute du naufrage de la conscience
triade de la vie
corps esprit âme
je ressasse le ressac
vagues sur la vie
naitre croitre et mourir
mots en corps d'âge
ne pas cesser d'être dans l'océan
sens de la vie aux frontières successives
grossier et subtil
nature infinie
corps et esprit s'expliquent
la confrontation des maux joue
les mots en corps peau réel
Marie Mélisou 7/10/97

La parole
Un enfant posé sur ma voix
Connait les mots de l'enfance allumée
Il fredonne les joies durables
Ecrit et apprend par oubli
Ma main en cachette d'étincelle
Est ouverte sur demain
La cage imaginaire
Serrure en forme de grands rêves
Apprivoise de clins d'oeil
Les couleurs ouvertes sur la liberté
Marie Mélisou 13/10/97

Petites touches
doublement enraciné
sur mon corps
et dans nos rêves
les seconds ouvrent un espace
lorsqu'ils pensent au premier
je visite de large en long
jusqu'en ma profondeur
l'amour dont tu parles
je demeure un lieu prigilégié
imaginaire
royaume mythique
ta figure centrale décor et thème
comme un totem
insiste
vrai et réinventé oeuvre exigeante
d'ébats cohérents
notre démarche se déploie
exploration menée tendrement
à l'encontre d'une conquète de l'univers
chacun se donne une fois
avant la suivante
initiés aux secrets
entre deux plages blanches
l'un à l'autre
de la réalité au rêve
envers de la normalité
de l'âge adulte à l'enfance
promesses de rires
cascade privée
frisson tabou
fantasmes qui roulent
joies qui déboulent
regards rivés et baisers salés
nos corps sont Nouveau Monde
Marie Mélisou 12/10/97

Dessin
je me suis frayée un chemin
solitaire envergure
dans la forêt des mots
indépendante destinée
vocation inconnue au centre d'un jouir-joie
je convoque les lignes
frappe mon récit
interpelle l'auteur
l'amer-amour duo pas lisse
oppose mon envie et mon pouvoir
empire des signes
sens -qu'on trop versé- de lieux communs
je me -mise- à nue noir sur blanc
grains de sable sous les doigts
mon engrenage s'émeut
étrange voyage d'amour
mon univers a mes bornes
sur lesquelles je pousse
et repousse le confin-lande
de mon être qui ne sait rien
et une jungle fructueuse naît
j'écarte les inconduites
intrigues romanesques
style somptueux
maitrise merveilleuse
et de ma place choix
je garde la Vérité
Marie Mélisou 12/10/97

Essai
Les choses les plus simples
sans appuyer
rêve d'un pas en cathédrale
superbement naturel
récit or et noir
à partir de quel moment
connait-on l'inquiétude
des choses
j'éclaire la réalité
avec un soleil rassurant
une fête en chemin
visage de celui rêvé
filigrane de ma vie
je cours sans apparence
d'une coloration altière
vers des bras
arrachés au silence
Marie Mélisou 12/10/97
Quelque part
sel poivre ou jais
je ne sais
je descents le long de ton dos
mes yeux caressent tes reins
douceur bronzée
muscles ou pression tendre
je ne sais
je laisse couler tes saisons
je ne sais
fougères en été
bouleau d'automne pic de glace
bouquets sans artifice
en moi se scelle le choix
je ne sais
j'ouvre ma main
invitation déterminante
je ne sais
ombre grandissante
soleil noir à lune éclairée
je ne sais
tu ne m'as
encore jamais rencontrée
Marie Mélisou 12/10/97

Grand ménage
Je frotte au gant de crin
la mémoire collective à récurer
poèmes tracts peaux traquées
poèmes trac peaux non aimées
j'essuie les délits en couleurs
gestes élémentaires oubliés
qui laveraient la honte
non-bue sur les zincs
peaux aimées de partout
volées au vent misère
je brosse l'occupé
jouant avec lui à l'occupant
histoire de récurer
à la crème reccurente
je ne cire aucune pompe
mes mots polissent
l'inertie d'être trop loti
seuls trainent
sur le carrelage
les mots et les idées propres
Marie Mélisou 10/97

Echo
L'écho des autres gestes
Mélange remué jusqu'alors
Sans liens
Les faits venus à moi
Que j'ignorais de loin
Racontent les années
L'exil de la vie
Que l'on porte tous
Grandes étapes de l'attente
Souhait de l'oubli
Pour sceller le devenir
Ressassement
D'indicibles maux tuent
Je veux des gestes autres
L'écho des autres mots
Rapport critique
Répétitions
La parole absente
Non dit
Apparait parfois
Les mots racontables
Souffrances imprimées
Entretien infini
Démarche du récit pesant
L'identité échappe
Si nous sommes envoûtés
Au silence de l'oreille
Coeur du langage
Gageure néant défi
Je veux des mots autres
Marie mélisou 15/10/97

Flamboyer
chaque mot est réussi
ou bien en petit meurtre
sempiternel mélo
je ne t'aime si tu bafouilles
chuchotements voulu
cou Chanel numéro 5
discours sans bouches
langage désirs
mains tissées
perpétuel sillon
regard en orgasme
chaque mot est réussi
ou bien en petit meurtre
autre côté du mur
incompréhension parfois
passion de notre utopie
décor de notre chambre
paysage besoin ou caprice
limites au-delà
nature envisagée
nous sommes doués d'humeurs
sexe voué aux avatars
chaque mot est réussi
ou bien en petit meurtre
ne pas connaitre l'instant
déplacement en fin de couleurs
rivières en colères
la Terre se fâche
non ton pays est phrases
effervescence de nos sens
entreprise du graffiti
je veux la clé de cette faim
jouissance en évasion
chaque mot est réussi
ou bien en petit meurtre
Marie Mélisou 16/10/97

L'obscur
au matin une inquiétude sans limite
grande dispersion et tensions
mes mouvements en récits
frolent l'écriture qui s'efface
gestes embués et doute progressif
un espace mort s'insinue
il affirme mon existence
mais nie mon droit de comprendre
les plages blanches tendues
sur le matelas de mes nuits
froissées de vérité
sont un espace en flamme
où mon rêve en mesure m'exlu
épuisée brûlantes en vie
je laisse venir un langage inconnu
depuis l'interieur
relation mouvante
articulé inarticulé
ma fiction vive morcellée
un moment se tendre
et il est là pour m'élever
Marie Mélisou 16/10/97

N'être volé
Un ventre
ni carré ni rond
sans fil attaché
plus jamais
il la vide des passions
dénourrit son pouvoir
à toujours
pique son histoire
épargne sa vie
triste pourtant
un horizon vagabond
sur ventre pas rond
signe le résigné
réceptacle volé
tendresse hachée
douleur hébétée
bouffie sauvagerie
le pas enfanteur
dissipe le vivant
présomptueux pari
d'une prison détresse
puanteur des pleurs
de non-oeuvres
cloison inutile
cavité creuse neutre
n'être plus maître
ni naître
un seul habitant
occupe le lieu
la colère
je lui donne du poids
songe-t-elle tête penchée
vers une autre liberté
Marie Mélisou 16/10/97

Quelques nouvelles...
Je vais mieux tu sais
Notre guerre en hiver
Irrespectueuse s'il en est
Baigne dans une eau
Sans hier sans demain
Lac de toujours
Je vais mieux tu sais
Le sens de la vie
Etait sens interdit
Tu l'as pris et fureur
Règlement de compte
D'un courant incendiaire
Je vais mieux tu sais
Pareille attirance
Rarement on l'a vue
Cours des choses douces
Explosées en plein vol
Passion espiègle en prison
Je vais mieux tu sais
Malentendu des vivants
Qui comme moi parlent
Aux morts sans secrets
Mon pari de tendresse
Déchire en foudre l'espace
Je vais mieux tu sais
Je te pleure autrement
Et t'écris aux étoiles
J'use l'incertitude
Lignes en spectacle hébété
Je rejoins le coin du rêve
Marie Mélisou 16/10/97

L'éphémère
l'itinéraire tendu en d'impossible
ailleurs
m'interroge sur la vraie figure
du réel
la nostalgie qui s'exerce sur les
simples
objets exige une croisée des chemins
du doute
une pierre écrite peu à peu se dresse
pour dire
le mouvement et l'imobilité d'avant
la naissance
la mort en possibilité est loin de
sa demeure
possible dans une approche secrète
du dernier souffle
un espoir a fondé l'improbable idée
sensible
du pouvoir exister beau sur une forme
féconde
la mise à mort d'une fontaine vie sur
l'arête fragile
d'une cime connait un poète et interroge
la vérité
le langage questionné mis à terre pour
rendre
tout ce qu'il sait reconnait une valeur
à l'espoir
et l'espoir persiste dans l'illusoire rêve
fournit
aux poètes de la réconciliation un parfois
inaccessible
Marie Mélisou 10 / 97

Sans aube
Ce soir je me sens entre enfant et vieille
La lune ronde régule le passage de mon temps
Les vivants moins qu'elle
Ils avancent d'un pas
Au matin possible vie aujourd'hui d'un demain
Les algues durent et on ne sait quasiment rien
Les vivants en énigmes
Ils avancent d'un pas
La nature est mon fossile formation d'apparition
Mon origine connu en datation non remarquable
Les vivants m'ignorent
Ils avancent d'un pas
Sa petite mort cellules détonnantes graine linceul
Recyclée sans précision mêle étroitement l'amour
Les vivants s'en foutent
Ils avancent d'un pas
Mon enfant est mort demain dès l'aube j'y vais
Courir comme une folle la campagne originelle
Les vivants nous tuent
Ils avancent d'un pas
Objet de septicisme même de moquerie bleue
L'horloge moléculaire conduit au pire endroit
Les vivants crèveront
J'enterrerai leurs pas
Marie Mélisou. 17/10/97

Frisson d'existence
Je me souviens de tout et plus encore
Les rires en chutes d'une mer orangée
Les parapluies ouverts sur un livre écorné
Cette mêche dans le grand vent te retenait encore
Nos frissons avaient des frontières fragiles
Je lisais vitalement cherchant une clé
St-Augustin en plein coeur du commencement
La perspective de ta gloire prenait chemin
Je n'ai rien demandé au temps décalé
Ma douleur primale menée d'un soin extrème
Je me grisais des trois temps de tes lèvres
De littérature par essence de l'art du faux
Je n'entachais pas le futur de pensées ouvertes
Tu portais les roses sur lesquelles tu m'envoyais
Il y avait la joie théatre d'un premier acte
Et ce que l'on obtenait comme rançon de guerre
Car c'était une guerre cruelle, souviens-toi
Uniquement des pas en arrière et du vide en avant
Je me souviens de tout
Même des instants où tu n'es pas morte
Marie Mélisou 17/10/97

Laisse à désirer

Un après-midi bleu menthe sous un érable rouge
Tu es penchée en avant
Vers un demain
Qui est passé
Outil à cinq doigts
Où repose ton menton
Tes yeux fermés sourient
L'un dans le jaune
Le droit je crois
Cils palpitants
La courbe du nez
Emprisonne tes lèvres
Serrées et denses
Plus que déterminante
Ne dévoilent rien
De ta douceur évasive
Ou pensive
Mon étonnement
Mesure profonde
Le bleu galope sur le violet
Jeu d'un voyage
Sans brutale chute
Un temps où se passait
Cet après-midi bleu menthe
Sous un érable rouge
Endor-lorie de moi
Ecriture longue captive
Image fossettes polyphonie
Paroles exigantes
Désirs souffrances
Lunes en virgules
Trois d'une belle douceur
C'est étonnant
Je te trouve belle
Toi qui est je
Ne pas déchirer
Davantage le temps
Pose au creux de moi
Ampleur sans angoisse
Itinéraire d'un moment gâté
Corps d'il y a longtemps
Mèches en descente concrète
Sans caprice
Signe ombrage ton front
S'entrecroisent mille idées
Si seulement je savais
Ce qu'étaient ces pensées
Engendrées alors
Le futur aventure
Mouvement continu
Ginkgo biloba
Dentelures aimées
Je me retourne
Sur mon portrait
D'il y un temps
Tant d'avant
Lorsque mains et pieds d'âge
Je m'étais assise
Jardin en été
Pensive
Evasive
Un après-midi bleu menthe
Sous un érable rouge
Marie Mélisou 19/10/97

C'est heureux...
pour toi pas eux les malheureux
heureux répare l'idée sensible improbable
c'est fécond ou baroque un excès de répétitions
j'arrête en suspens le fragile temps
la cime perfectible de mon humeur authentique
entreprise poétique qui inscrit la distance
heureux m'as-tu dit
une valeur aussi souple que son contraire pleure
je questionne la peinture souvenir ou celle envie
commune on ne le sait seulement pas important
espoir persistant d'ailleurs charmants uniques et divisés
un réel aux formes nues vu d'en dessous
agrandit l'espace démesurément la Terre dessous
le reste dessus plus une grande feuille de fougère
qui dessine son ombre sur ton visage caché
n'empêche pas l'embrasée amusée dense cadence
heureux m'as-tu dit
et je parle des extrèmes qui joignent les corps
la cryptogame odorante dressée on sait bien où
berce l'élan érectile aboutissement des mots
exposition imprévisible d'un accord virtuel
toile en fleurs de non construction en joies
tu vois ni déchirée ni divisée
jouisseurs et encordés d'îles aux mille demains
je souris du chemin frémissement des récits
oubliée somptueuse et amoureuse des idées
les fables ancestrales n'ont pas prise toutes ensembles
le secret des souvenirs c'est d'écrire et décrire
heureux m'as-tu dit
moi je ris bulles de fantasmes je dessine en couleurs
heureux rime avec noir lumineux
exploration des cavitées rocs d'étranges frémissements
mystère imposé avec clarté vigueur et rêverie
ton visage ombré feuille sépare le mystère
tentatives d'eux re-pénétrer
j'aime tant rire lorsque je peux dis-je
heureux m'as-tu dit
Marie Mélisou 19/10/97

Fragment - sans titre
Vivre a une hauteur inexistante
L'effort attaché d'un essentiel monde
Un orchestre secret pince en moi son pluriel
Le mystère réfléchit des étoiles esclaves
Eléments de nature en chacun de nous
La liberté illusoire du pays des hommes
Fait mal comme un territoire tangible
Je serai celle du bruit incohérent des histoires
Marie Mélisou 21/10/97

Fragment - sans titre /2
Je suis née d'un grand vent levé
Un Dieu improbable n'était qu'un intervalle
Personne ne se perd pourtant tous feintent ici
Je suis un climat en menace d'orage qui craquera
Silence de l'air à l'ombre du sucré
Et vent chaud à mon tour chaleur vide et dévêtue
Un souffle espace en moi agite ciel et terre
Je serai morte demain avant que le silence ait cessé
Marie Mélisou 21/10/97

- Fragments du Noir lumière - /4
La beauté du progrès retrouvée reperdue existe
Les premiers mouvements n'ont pas voulu être
N'aimant que le culte de la conquète confusion
Je représente une figure sur la toile de fond
Se détache un noir lumière qui s'entend
Avec la musique fatiguée que vous tentez de jouer
Sur mon tableau route déserte sans réfléxion
Je conduis le clair de lune d'un monde triste
Marie Mélisou 22/10/97

- Fragments du Noir lumière - /4
La beauté du progrès retrouvée reperdue existe
Les premiers mouvements n'ont pas voulu être
N'aimant que le culte de la conquète confusion
Je représente une figure sur la toile de fond
Se détache un noir lumière qui s'entend
Avec la musique fatiguée que vous tentez de jouer
Sur mon tableau route déserte sans réfléxion
Je conduis le clair de lune d'un monde triste
Marie Mélisou 22/10/97

- Fragments du Noir lumière - /5
Nous avons des vies probables qui rêvassent
Le lointain attirant en divisions nettes
Critiques violentes aux railleries enchantées
Je crois aux révélations de l'existance
Le passé intégral enfanté de l'homme facette
Alourdi du poids brut des pensées à élire
On entrouvre la vie au rideau jaunit
Pour que je vive sans modestie proche du dédain
Marie Mélisou 22/10/97

- Fragments du Noir lumière - /6
Je nais en mourant de petits saillants
Incidents sans biographie qu'on agite
Je suis la réalité de mes frictions
Autre amour recruté des passions imaginaires
J'intrigue le danger composé assise sur une chaise
Provocation de se taire de savoir de dire
Attente d'un réparateur de télés intérieures
Je meure en soleil de renaître chaque aurore
Marie Mélisou 22/10/97

Indigo sur peau
Les frissons d'existences
Frontières si fragiles
Entre toi et moi
Aurore de feux proches
Nos embasements
Rapports très humains
Temps du grand sablier
Gloire sans perspective
Chaque durée a un commencement
Si je demande demain
Les sorciers baissent la tête
Déposent les gestes
Mon sourire désarmant
Fait se décider l'un
Juste en creux de paume
Il dépose délicatement
De l'indigo pour ma peau
Mon désert et la vie
Tu vois
Souffrance décalée
Serait que tu ne sois pas
Ton corps érigé décore les étoiles
Le chemin brillant de l'eau sur le lac
Mes mêches endormies lorsque vent repu
Je m'innonde d'odeurs de mousses
Enfile une barque qui glisse
Et mets de l'indigo sur ma peau
Nous fuyons le village
Déroulement paisible
Maître de la nuit
Tu conduis d'oreille d'homme
Les signes de nos joies
Imprime en force plus que le réel
L'espace signe de puissance
Le temps séparé de n'être pas
Ou n'être plus
N'est qu'agitation
Lieu commun sans être accompagné
Tu t'ennivres de moi car tu aimes
L'indigo sur ma peau
Marie Mélisou 22/10/97

L'impie de joie
Une croyance d'alors était semeuse d'angoise
Pour moi qui ne croyais pas
Les êtres fragiles m'angoissaient
Pourtant je restais limpide de joie
Comment ne pas croire aux saisons et leurs rythmes
Qu'était ce droit odieux de non aventure
Hors des signes de croix
Les humains de ce temps m'inspiraient grande terreur
Comment ne pas croire à la voute céleste
Aux sauts de feux païens
Punitions redoutées et loi infligée
Ils m'affligeaient de leurs chants hélas mélodieux
Limpide de joie j'étais lorsque j'enseignais
L'art de poser la béquille de se tenir droit
Et de marcher face à la nuit
J'étais forte en endurance mais agacée des aveuglements
Ombres rapportées avec soi
Je n'arrivais pas croire en leur sorcier unique
Les lueurs des aurores avaient toute ma curiosité
Je voulais sortir des étoiles toute les choses
Montrer ce qu'on cachait et dire ce qui était tu
Lorsque les hommes dormaient j'avais le coeur battant
J'admirais tout ce qui était beau
et à leurs réveils les offrandes étaient offenses
Mais limpide de joie j'affrontais leurs rêves
Je ne m'inclinais pas jamais
Même vers le soir quoiqu'ils en pensaient
Je modulais mon jeu pour les faire frisonner
Ils avançaient tel troupeau bêlant
Limpide de joie, j'enfouie les douleurs depuis toujours
L'impie de joie, je suis le soleil impénétrable
Marie Mélisou 22/10/97

Y croire
reconstituer
les trajectoire je m'en fous
je parle de l'homme
de celui qui
de temp en temp
se lèche la patte
là où est sa blessure
réaffirmer
le sexe des anges je m'en fous
je dépouille
le compliqué
pour voir jaillir
le plus beau nom
l'homme
nu et vrai
Marie Mélisou 22/10/97

Sans voile
apurer mes cercles de vie
c'est éloigner sans complaisance
l'emcombrant du quotidien
reçu ou subit
mon bonheur de vivre
joie belle de transmettre
quelques mots
un sourire
et
c'est tout
Marie Mélisou 22/10/97
Je ne sais...
Je ne suis pas guerrière
Je prends le monde
Dans mes mains
Je le berce
Comme si toute petite
J'étais déjà vieille
Ce n'est pas la mémoire
Qui est en cause
C'est la conscience
Je vais par grand vent
Et avec cette conscience
Je ne peux plus voler
Alors
Je marche
Marie Mélisou 22/10/97

- Fragment de Noir lumière - /7
Je crache des négations allumées d'une justesse laser
Agitation suivie de temps d'aboulie
Mon apparition isolée avant une petite mort encore
Existe chaque matin après mon premier sourire
Sous aucune influence je ne cesserai de penser
Même si corps écartelé je découvre le moins significatif
Thème abstrait de compagnons étincelles peu sûrs
Je veux un temps pour nier un temps pour conté
Marie Mélisou 23/10/97

- Fragment de Noir lumière - /8
Cet homme n'a pas été ce qu'il devient sous mes yeux
C'est pourquoi je crie comme un animal tenté
Tumeur froide d'une apparition très obscure
Dans mon cahier de poésie ma pensée est libre
Attendre le contact de ta peau en libre circulation
Les condamnés de l'esthétique du monde meurent
Souffrent comme le païen sans sculpture à caresser
Je veux réaliser sans penseurs posés sur mes idées
Marie Mélisou 23/10/97

- Fragment de Noir lumière - /9
Plus fidèle qu'un philosophe la vérité s'apprend
Indossociable compte lorsque je refute l'existence
J'attends des sensations caresses de l'agathe
Paroles en relations pour nommer les êtres ailés
Mes mots de réalité sont à ta portée
Un non mythe à conquérir sans évaporer la joie
Les ponts entre toi et moi sont symboles et rythme
Je suis en train de tout dire sur la nostalgie de l'unité
Marie Mélisou 24/10/97

Pas très sage
tes lèvres sont des éclats de verre
petits conte de passage
je pas sage dessus
savoure le goût cerise
tu me reconnais et vit
rhytme des saisons
on voit ailleurs
ce qui reste
tu étreins le ciel
terrible envie
sans croyance
aventure
au sortir de la nuit
tes lèvres ont mille éclats
vers moi
tu peux règner en maître
nous partageons en deux l'instant
souffle jubilatoire
j'ai peur de l'amour
de ta tendresse rugueuse
car tes lèvres avides
sont des éclats de verre
Marie Mélisou 23/10/97

Simplification ambulante
à petit pas
tu suis le chemin de mes pensées
cible réussie
album d'acquiescements
nos affinitées sont
cette lumière qui monte
repère sans mesure
mon passage se dérobe pour les autres
exclusivité
nos différents âges se réfléchissent
détails obscurs
scènes brûlées
je dérobe le très sobre
je ris comme j'aime
je garde le fou et ses suivants
je crie des conséquences imprévisibles
toujours
envies et corps
bohème dont tu m'offres le temps
c'est facile de simplifier
ce qui ne peut pas l'être
toujours
tu viens dans mes bras
et
à petit pas
je suis le chemin de tes pensées
ballet
suites et variations
Marie Mélisou 23/10/97

Gouttes d'attentes
combien il a plu
crachin de nos jours
pourquoi ces envies
d'ailleurs
impasse de l'écrit
je souffle sur ma porte
je crève de ne pas te connaitre
enfin quelques instants
je consigne mon narrateur
usé par la vie et le chagrin
bien fait
tu n'as pas à me faire souffrir
d'ailleurs je refleuris
déjà
vingt huitième roman
ne pas confondre la vie
regarde comme il pleut
un temps parfait
s'allonger et s'aimer
en les oubliant eux
ta vie est autre
où est l'importance
les attaches
chacun est à soi
indefectiblement
puis boire un chocolat
baisers sucrés
baiser coeurs apaisés
imagini
on dessine nos impasses
au liquide bleu
les vagues se forment
nous prenons la mer
le soleil pleut
je te souris
ici
Marie Mélisou 23/10/97

Je reviendrai
revenir
après quinze ans
quinze ans sans venir
je savais que je reviendrai
rêve fréquent d'embrasser le sol
c'est une image
tu me tiendras la main
n'est-ce pas
un bateau
nombreuse heures sur les flots
a fort te regarder
ou un vol
arrivée rapide mais émois entrelacées
rouler avec émotion
tu me tiendras la main
n'est-ce pas
je regarderai la maison
celle où mon enfance étais
je mettrais mes grands pas
dans les miens petits
vues depuis la montagne
s'allonger sur le sable
et te caresser
les maisons toucher
les arbres grandi
crois-tu
je m'exclamerai
tu me tiendras par la main
n'est-ce pas
revenir
après quinze ans
quinze ans sans venir
je savais que je reviendrai
j'aurai peur
d'ailleurs j'ai peur
c'est ton pays
tu es responsable de mon émoi
tu m'expliqueras
nos racines
Marie Mélisou 23/10/97

Ecrire bariolé
Lorsque traversées de fantasmes alignés
Les délires fous étreignent l'auteur
Les échappées barroques sont un parti pris
Avec étalage du plaisir des doutes de la douleur
Ou réfléxion monstrueuse sur la mort
Une texture épaisse d'un récit dense et cru
Un narrateur pris au piège d'une sensualité
Foisonnement d'images de méthaphores
Ou est l'ordre du désir d'Eros
Un style ambigu et mystique renient les doux
Froid Caligula sur un déclin initiatique
Il y a lisière parfois sur la grandeur tragique
Pittoresque misérable d'un exotisme flamboyant
Les forces vivent parait-il parleraient un langague
Surréel avec notre inconscient archaîque et barbare
Je veux moi installer des mots ni délicats ni lisses
Mais mélodieux en couleurs soyeux et voluptueux
Marie Mélisou 25/10/97

Bleu désir
Je ne rêve pas aux vrais penseurs de notre temps
il faut bien l'avouer
les retouches des détails l'ordre sommaire
ils m'indiffèrent
et puis le temps c'est de l'amour
je pense à ton jardin
aux impulsions naissantes
aux récits insulaire
à la langue familière
le rivage auquel je tends
savoir où et avec qui tu aimes
le temps qu'il fera
et celui qu'il faudra
je ne rêve pas aux interrogations scientifiques
il faut bien l'avouer
entretiens sur la défaite l'unidimentionnel
mon intérêt vois-tu
désir d'unité
est une lueur bleue rougie d'une joie
le réveil de l'espace
le temps modifiée sur une île blanche
l'exercice de la liberté
te rencontrer
lasser l'attente
absenter les espérances
qui seront toutes réalisées
car le temps c'est de l'amour
Marie Mélisou 24/10/97

Le ciel rosit tu dois dormir maintenant
Le soleil se lève encore invisible
Ta parole douce est volubile
Un souffle naît cité de féerie
Le désert retourne au néant
Une colline luit à peine
Située pourtant dans un autre monde
Premières dunes qui sumergent ton horizon
Tu franchis aisément la rive gauche du fleuve
Calme des coussins du ciel en écharpe
Fleur hors de son calice m'enveloppe
Les crêtes sont imbriquées
Perpétuelles et ensoleillées maintenant
Graduellement un magnifique isolement
Sur le temps gagne les rivières et le sable
Se dessine une sauvagerie douce
Morçure de vie installées en oasis
Cris silencieux d'encore nombreux
Ciel constamment pur chaleur de plein été
Tu observes les étapes de nos pensées
Fusion prochaine où nous trouverons le retour
Sous une tonnelle la jonction se produit
Dans un chemin se soutiennent des ombres bleues
Les scènes neuves et uniques jonglent avec le temps
Plein vent peuplé de démons déchire cette attachée
L'inattendu même de l'exploit bruyant commence
Région balayée par grand vent chaleur torride
Et froid très redoutable tout s'entremêle
Regards vrais des yeux bavards et rivés
Puis privés de toute activité foudre tombée
En bonheurs intenses restent les images
La douceur sucrée mer du coquillage murmurée
La liberté d'une fenêtre ouverte à deux battants
Un air respiré plus largement en sourires
L'expédition aux visages embellis est une route
Où tu me parcours du premier escarpement
Au bout de cette région difficile à déchiffrer
Sans te perdre dans les solitudes du désert
Marie Mélisou 25/10/97

La voix des mots
mots
tous les jours beaux
se méfier des beaux mots
mots rutilants qui nous entrainent
souvent trainent rythme m'enchaine
mots des autres qui font croire
que les murmures sont la gloire
les mots étalés sur des tranches de pain
repas qui chagrinent
font peur bains bouillonnants
lave en fusion tordante
il regarde en disant
ce sont mes mots pour toi et
je fuis
cherche longtemps des mots simples
ceux qui usés facilement s'accouplent
toutes leurs preuves
brillent au milieu du fleuve
mots secrets ceux des yeux
assemblage des cieux
celui qui aura le secret
connaitra l'usage à travers les âges
arrivant directement vers moi
des beaux mots pas brillants
sans vernis craquer
sans déception à la clé tournis
celui qui aura le juste assemblage des mots
aura le pouvoir de ma peau
Marie Mélisou 27/10/97

Mystères et beautés
Eux
Dans leurs salles obscures
Laissent passer de faibles rayons de lumière
Cherchent à amplifier les signaux
Sans distinguer les nuances
Presque imperceptibles
Leurs occupations à plein temps
Créateurs de mort définitive
Perçoivent les contours de la primitive touchée
Être 'Ceux qui réveillent toutes choses'
Est leur but inavouable
Elle
Elit
L'émotion exprimée
Les mystères et les beautés
Tout la conduit à choisir
Ses pérégrinations
Eux
Ne recherchent rien
Ils sont
Essence de loups
La fatiguer Elle pour la possèder à l'usure
Art tribal redoutable
Du découvrir les cavernes et leurs secrets millénaires
Décupler leurs cellules folles
Ils ne savent pas
Qu'un grand honneur du monde la remplie de magie
De curiosité
Et surtout
De beauté regardées
Elle
Choisit
L'intense et ses richesses
Les parterres d'étoiles qui rient
Jamais ses yeux
N'avaient vu autant de cascades brillantes de mille feux
Eux
Démissionnent
Rappellent leurs formations
Dans les profondeurs sous-marines sombres
Ils sont vraiment insignifiants face à ce monde fabuleux
Elle hurle à la vie
Et Eux
Leurs oreilles artificielles assourdies
Blessent leurs expansions sans yeux
'On ne laisse rien Sauf des empreintes
On ne tue rien Sauf le temps'
Elle
Aime
Un puits de désirs délicats et violement doux
Le roi qui trouvera sa Forêt
Et aussi
Les illuminations fantastiques
Marie Mélisou 27/10/97

Secret du crépuscule