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Patience
j'attends le temps un oiseau de pierre parfois je pèse comme le noir sur la neige paupières abaissées en long désert où nul baiser se trempe d'aube même si mes jounées elles du soufre harassé de son jaune acide s'attendent au pire j'attends le temps chutes de pas à pas sans les tiens désir de dresser un contre-jour pour fouiller mieux le crépuscule j'attends le temps patience de tous les versants des plages crissent et murmurent les villages colorés ils miroitent mais marchent à pieds j'attends le temps de chasser les fantômes de papiers qui croient occuper tout le tempsMarie Mélisou oct 1999"(...) de la nudité où rien ne survit hormis la solitude sans raisons et le sel agressé et gorgé de rancune. (...) " Pablo Neruda Bad-landséclisses en peaux à la place d'yeux leurs corps coulent lentement se nouent de jalousies se méprisent en faiblesses croient encore aux gestes attachés sont-ils en carton-pâte ces morts pas très vivants géographes en attente de partition céleste toute l'ombre sur la splendeur des mauvaises terres loin de vapeurs translucides leurs bras en flammes perdent l'absolu celle des choses très simples perçues à l'oreille ils voudraient voir pour croire se tremper dans de l'encre noire l'envergure du noir sur la lente saturation du soir les mauvaises terres leurs drames en bordure du vide sont solubles dans l'eau salée science de leurs obscurités où les armes volent la clarté aussi le ventail du jour ils regardent l'enclos où l'on conserve la lumière serrée d'anciens avaient craint la dispersion tessons épars de concert rejetés éclisses en peaux ils ne voient pas demain Marie Mélisou oct 1999![]()
Aisthêsis tu déchires de très vieux papiers quand la splendeur traversait ta chair poudre de corps pilée sur les eaux retirées infusion de poison mots divisés en noir de sang et le fil paisible du rasoir un peu de beauté éteinte clarté qui frissonne d'un aile l'écaillé d'une mouettes en faïence simple échanges - si simples - rafales regards de ton esprit tu déchires quelques bruits et des silences Marie Mélisou sept 1999
Dents d'entravespas de paradis tes cils me battent le vertige n'est pas plus fort que celui que tu m'as appris pour m'anéantir mes pensées brûlent leurs entrailles souterrains à tes coups de dents toussotements ma tempe élastique de mes forces disjointes prouve les jours désagrafés d'emblée sembler une Polonaise de Chopin je m'incline du côté des entraves pour ensuite mieux redresser l'inépuisable Marie Mélisou sept 1999Médian tempsles bulles d'air crevées qui mangent les cris sont les seules à manger glacé et fée de bombarde un temps de famine a épié son reflet enfiévré aux peureux des forêts un coteau étoilé le même déjà sur des peurs mortelles musique de peines océan plat des heures fermées tendresses insolubles les hommes marchaient courbés déjà vers les même jardins profonds Marie Mélisou sept 1999"Je suis un écrivain, pas une femme qui écrit." George Sand.
Grange à nuitsles mots nécessaires qu'imposaient le temps à la marche de son monde il se vengeait l'amour y roulait une gouttte de pluie ou de suie noirceur a ne pas inventer une salle vide aux fleurs fanées en province ou à Venise alléger de tout baisser les yeux dérision d'un tas de petits secrets plaisir et trahison brûlaient de s'élancer grange à nuits bris de vent elle avalait la pluie et les guerres finis c'était après la terre s'égorgeait Marie Mélisou oct 1999"Quand donc cesseras-tu de jouer comme un enfant qui fait des châteaux de sable sur la page ? " J. Santenoy La porte qui chantait essayer d'autres habits que ceux couleur jaune froissé l'hiver part en vacances avec un violon air de romance la porte chante et la terre en petit grain vert s'aime d'imaginations obéissances amusées sur l'ébriété des désirs éclat univers un jour l'avenir commencé devient le passé évidences inattendues des larmes hors de soi sans aspect la porte qui chantait bêtise des nuages pamés Marie Mélisou oct 1999
Les rubans de roche
La terre, en tremblements d'expéditions, a appris les mots accordéons. Sans le faire exprès. Sans savoir bien ses leçons. Par hasard, et par survie. Ils sont aussi mots nageoires, ils palpitent d'hommes à d'autres. Ou des mots rubans de roche, de souples liquides rigides et de solides soyeux tendus. Quel que soit le moment, quels qu'en soient les matières, ils accoutument la vie des hommes. Donnent des jambes aux journées, des pensées au vide, un enchevêtrement de saisons, des naufrages dans la quête. En quelque sorte, une idée du goût de la permanence d'éternité. La terre, oublieuse d'épisodes essentiels, rarement distraite, perd parfois son temps. Se nimbe d'absurdes et d'inutiles chemins détournés. Futile jeu pas si frivole du n'être ou pas, quand après avoir marché si longtemps, gravi des pentes insignifiantes, franchi des océans aux gouffres étranges, frôlé son existence en limites de frontières, elle hésite encore entre fuite et poursuite. Rubans de roche négligés, pour mieux se débarrasser des chemins de terre, prendre ceux du ciel serait un excès.Marie Mélisou Mai-Juin 1999
Insolitela nacre et la ficelle insomniaques se tournent se retournent entrailles du vêtement hauts fonds de la nuit creux chaud dans ma poche Marie Mélisou sept 1999<< Pour que tu m'entendes mes mots s'amenuisent parfois comme les empreintes des mouettes sur les plages. >> Pablo Neruda Péninsule pays de l'entre perdue de raisons égales marche de si loin j'écris des lettres du pays de l'entre l'instance du réveil n'est pas heurte déchire dessoude l'instinctuelle entiers dans un feu des lingots - immense interdit parce qu'un jour d'il y a longtemps je fus un miracle - pleurent des larmes dorées et se battent en flammes lumière les vigilances débusquées deux mares en obscures yeux de quoi sceller ma bouche d'anciens habits de baisers chahutent sur leurs vagues lorsque descend la marée la vase empeste péninsule colère je marche de si loin en écrivant des lettres du pays de l'entre péninsule gangrenée j'attends toutes les heures sans m'abriter - que de décombres ! - environnées de pages qui volent de vrais distances au propre aux nues j'écarte mes pas du ciel crépuscule ils étendent des voiles improbables et révélées l'eau chante de remonter la terre entre colline et falaise à vol d'oiseau une crête à corneilles par raccroc percer leurs clameurs jamais ne se délie l'acceptable mi aigre mi doux dédoublement anguleux et étouffant des mots nés au pays de l'entre en marche de si loin sur la péninsule colère être prise doucement avant de sursauter à l'entre nuds une escapade à cur à la gorge voltige le sang féroce d'un galop tuant se dissipent des images les combats ma colère je regarde droit le moment de plonger nue à veines battantes et les courants en racines torturées polissent chacune des gouttes égarées Marie Mélisou oct 1999
<< (...) des yeux de très vieille âme emplis de silence, de souffrance, de sagesse, des yeux fixés sur l'essentiel et qui ne regrettaient rien. >> Eve de Castro. Le soir et le matin suivant. Vacance interrompue front buté joues pâles elle faisait face justifiait l'effrayante sanction de son ventre à briser un pull couleur bleu du ciel couleur anniversaire elle donnait une alchimie au fleuve qui n'avait aucune morale en traversée vers le signifiant même en vacance de soi la palinodie de son être n'était pas planifiée Marie Mélisou oct 1999
<< (...) de ses êtres à qui le vouloir tient lieu de destin. >> Le loup qui souriait la pluie en ricochant bruissait comme des frelons d'une fenêtre à la vie des ombres à rabattre leurs capuches sur toutes les révérences ils promenaient des figures en flambeaux noircis voûté pavé vaste froid comme une crypte le néant se fixait d'une impassibilité de sphinx un loup me pria d'écouter par des mots ou des gestes le toucher de l'exacte émotion lune fruit mûr souriait troublante tendit un miroir au loup qui fardait ses babines je lavais les histoires habillées d'eaux sombres il noya sa mémoire de quand seul il avait eu froid sournois il souriait vertigineusement sarcasmes du je joue on joue un cauchemar cette nuit un loup qui souriait Marie Mélisou oct 1999
<< Je tente toujours de communiquer quelque chose qui n'est pas communicable, et d'expliquer quelque chose qui n'est pas explicable. >> Kafka Fleur mourante il n'y a plus de moments calmes je n'ai pas encore écrit car des curs battent le vent goutte à goutte sur la neige et ma tête s'ouvre en fleur mourante sans cesse je galope dans une robe voyage les lieux enchaînent chancellent je m'étourdis de ricochets l'été a sombré dans l'automne amour d'encre et de chairs l'apesanteur envoûte les rêves je n'ai pas croisé d'yeux sur ma tête depuis longtemps seul un chemin des écoliers paradis perdu sans frénésie sans violence des feuillets d'arches austères jours de fleur mourante éclats de bougies embrassées clarté d'encens lumière du matin les plumes gémissent en papillon de nuit frivole athée tendre en fleur mourante docile je porte le lendemain obligé promis à vivre Marie Mélisou oct 1999
<< L'important n'est pas le fait (...) mais l'intention. Cela vaut pour l'amour que l'on vous donne ou dont on vous prive comme pour la foi, et cela devrait valoir, me semble-t-il, pour tous les actes de la vie. >> Mansarde bleue jamais je ne m'assoie parmi eux le poids de la tête sur mes habitudes les observe pourtant à l'exactitude comme je les aime pleins sur l'idée de leur mansarde à amours corps à cajoler de chair de plaisir les douleurs un fleuve pulsatile en draps froissés intensifie leurs deux curs étendus amants à la pointe de leurs doigts en appui de bon gré remonte l'éternel émane la vie venue désinvolture enchanteresse fous et aveugles ils sont cruels puisqu'ils s'adorent furtif corset glisse le mot nudité un cortège d'ombres irréelles en sève milliers de goélands draps blancs d'horizons reflets à poser les déguisements écorchent leur vivant à lever les mers caresses tressaille l'échanger grands cheveux gémissements plaintifs un long miroir canal reflets éphémères ouvre leurs jambes au soleil en pièce d'or sans déguiser la pacotille un masque leurs vrais visages à sauver le temps de bras tout allongés instants d'étreintes en tant de mots plaisirs soubresauts presque heureux ils nagent doux tissu la vivacité de transports Belle Beauté dénouent l'envie de tous leurs charmes d'amants de frénésie aux tourbillons la mansarde bleue tient à bout de murs leurs emportements allégories d'un vertige union Marie Mélisou oct 1999
<< Elle est 'en peine' et 'de passage', L'âme qui souffle sans colère, Et comme sa morale est claire !... Ecoutez la chanson bien sage. >> P. Verlaine À Lélian et Léo, Fuga factice escapade fuite sur une errance factice - Et dans les longs plis de son voile - il palpite je nomme la solitude celle sans sollicitude une petite mort hors du monde large lancinant des autres méfiance caractère torrent d'éprouvés moments - au cur qui s'étonne la vérité - étoile se réduire et considérer couronné l'épanoui authentique dissimulé tissé d'indissociable et de fortunes tapageuses amarres cartographie à la lettre de soi mue de collections - Accueillez la voix qui persiste - illusions dissemblables ambitions rupture temporelle la conscience se déroule d'apparentes incohérences l'esprit manque d'affection génie pour l'apothéose l'innovation du soustraite au hasard échos sans rigueur - Allez, rien n'est meilleur pour l'âme - gommer la stupeur du vide le définitif fuga signification lumière disponible tentation - Elle est 'en peine' et 'de passage', - recherchée escapade fuite tendre puis doucement se dissoudre fuite simple a priori heureuse Marie Mélisou oct 1999
<< On ne vit pas dans l'infini parce qu'on y est pas chez soi. >> Bachelard Salure de squatteurs de très grands orages maraudeurs tous les inquiets détriments à laver d'eau mépris éloigner l'illusion d'être chiffonné notions d'infini omniprésentes préoccupations de la vie ordinaire aux flux permanents des choses toutes les voies à sens unique mènent à l'impasse ambition inversée que s'y fourvoyer Marie Mélisou oct 1999
Forget-me-notpour l'instant le monde a la forme de sa couleur forget-me-not des soirs jusqu'aux branches bout du jardin son teint au tient pareil le mur dompté consomme le temps détruit pour l'instant tout va au bout de la lumière pour l'instant une nouvelle plaie ne pourrait m'empirer au bout de mon nez un chaud silence sacré couleur forget-me-not si mystérieuse l'âme en secret ennemie de ma charge en pluie et diamant pour l'instant le bout est de tout si proche pour l'instant s'appliquer à grandir sur sa chaise forget-me-not une chanson myosotis de schiste et de lave résonne sur quatre murs à marcher soleil en bandoulière pour demain Marie Mélisou oct 1999L'automne Cri crac Les feuilles craquent C'est l'automne Tout friponne Joanie, 7 ans.
<< (...) Quand nous cessons de nous gravir, notre passé est cette chose immonde ou cristalline qui n'a jamais eu lieu. Les chiens rongent les angles. Nous aussi... >> René Char Rien pas un seul indice une terre vide en franc-bord prairies perdues dans l'eau sombre ciselée comme un lourd meuble dissoute à travers l'immense rien pas un seul indice derrière une vitre où ma vie s'est entaillée à verre dénudé je grifferai pourtant même de main morte la moindre lueur qui s'oserait rien pas un seul indice s'empoussièrent les affûts Marie Mélisou sept 1999
<< Le mot parlé comme le mot écrit ne me sont pas familiers, même pas pour m'exprimer par rapport à mon travail ou à moi-même. Lorsque je dois écrire ne fut-ce qu'une lettre toute simple, j'éprouve un sentiment de peur qui est comme le mal de mer. >> Gustav Klimt Sécession monumentale l'introuvable autre la monumentale envahit l'espace d'algues aux allégories certains soucis rongeurs n'ont plus d'intérieur ni d'ultérieur ses forces agissent pour un seul bonheur tourner les tabous du vieux siècle se jouer du temps Yo-Yo creuset d'insouciance par ailleurs la décadence déchéance d'une chimère virtuose déchiffre la multitude des formes dans l'élaboration comme le mien leur kaléidoscopique instant cet audacieux tendre l'eurythmie monumentale - Sécession - rebaptise les femmes fatales sveltes rutilantes ma nostalgie paradis clé de voûte absente perdue seuls les regards sont en présences diffusion des poumons qui pleurent sur des portraits en perte d'essentiel dans toute sa vérité somptueuse rouge jaune d'or se brûlent en un rideau deux parties latérales la monumentale vie aux ténèbres sur la lumière déroulent en colonnes de temples où de petits détails jouent à l'amer le miroir du penser ou du peindre du conter des rondes d'illusions à sublimer la réalité alléchante de scandales d'extases modern style un indomptable destin de voluptueux ornements les corps s'enlacent vision du monde Marie Mélisou oct 1999
<< Du ciel, l'influence secrète >> Boileau Ce qui est réduit en poudre Tu écris avec à la main une doloire à gâcher les traversées de régions désertiques. Et tu gâches, et tu gâches. Comme si ta vie était assujettie. Le pulvérulent poussiéreux soulevé par le vent s'élève dans les airs jusqu'à boucher ta vue. Ou la dégager tout à fait. Ce qui est la même chose, bien que l'inverse. De toute façon, tu gâches, car l'influence du chur de la hiérarchie des anges est puissante. Survie envoûtée suspendue et enduite de liens. S'enlisent tous les temps solidifiés, parfois. Aussi les bafouillages d'étoiles trompées, les promenades contre l'ombre, les tombées à genoux qui allongent les racines, les clartés sur coupes froides, et les picorées de cahots. Avant, pendant, toujours, bâti à chaux et à sable, tu écris. L'effet produit, dévastateur parfois, mélange le vivace et la force. Légèreté de frappe. Les peines brûlent et dévorent. Ta vie, tout entière tendue vers l'instant opposé. Moi, avant, je laïussais sans fin, t'usant, c'est ainsi. Maintenant plus j'écris, moins je parle. Mais je souris davantage. L'imagination, comme une jolie couleur, danse sur les mots qui t'écrivent. Et je gâche, gâche, gâche... Marie Mélisou oct 1999
<< Quand on est petit, on se cache dans les placards, quand on est grand, on se cache dans ses poèmes, ce qui est aussi une façon de dire "coucou". >> Jean Orizet Courant d'air quelle bouche a embrassé la tienne en dernier ? matin à se battre je reprends les phrases interrompues un mal trépidant le bien encore dans l'ombre et songe à tes lèvres en disant c'est trois fois rien qu'il est des courants d'air qui font vraiment du bien oublier de nouveau ta bouche elle me touche pourtant de loin Marie Mélisou oct 1999
<< (...) mes claviers sont usés d'avoir osé toujours vouloir tout essayer et recommencer là où le monde a commencé >> Michel Berger - Le paradis blanc
Je m'oublie déjàje voudrais retourner à la maison mais la maison c'est ici ab absurbo un toit sur eux comme petite maintenant je suis grande le temps s'écoule et détravaille pour me contenir différente mais jamais je ne me comprends je les sens me toucher du doigt la différence les choix je m'oublie déjà repliée pelotonnée ramassée je voudrais rentrer à la maison mais la maison c'est moi Marie Mélisou oct 1999<< Je voudrais que vous me connussiez mieux, que vous voyez qu'il n'y a dans ma conduite envers vous ni rouerie, ni orgueil affecté, et que vous ne me fassiez pas plus grand ni plus petit que je ne suis. >> A. de Musset Poudre d'écriture au pied du moment ce matin je reviens de si loin une brutale cage sur un appétit d'ogre la foudre jusqu'au dénuement sans envie je me remets à bousculer le grouillant quoi qu'il en soit il chatoie en joie elle va devenir sereine transmuter l'insatiable je chasse l'austère pâleur d'un maquillage à temps affecté je circule le monde bariolé sur des pensées impossibles à étiqueter Marie Mélisou oct 1999
<< La seule passion qu'elle n'eût jamais travaillé à éteindre dans son coeur, c'était l'amour maternel. Cette plaie-là, bien que fermée en apparence, était toujours saignante comme l'amour inassouvi. >> G. Sand Sarabande de l'araignée jusqu'aux genoux aujourd'hui comme une violence feutrée de mille flocons la neige blancheur étincelante trompeuse dans le froid j'avance et soupire à l'ahurissant mélange des briques brûlantes embleuies de lavande une toile à tenir chaud sur le bruit de la neige le temps court de rire vers un vent trop sensible qui ne se croise dans aucune glace Marie Mélisou oct 1999
<< (...) Songez qu'on n'arrête jamais de se battre et qu'avoir vaincu n'est trois fois rien (...) A vous de dire ce que je vois >> Aragon L'inique habitée d'un froid inlandsis comme un mastiff à la morgue rogue je suis roide tueuse rosse au coeur de la ronceraie parfois pourquoi parce que je vous laisse voir un ronde bosse surface traboule un fil sans ciel négation de moi-même malgré moi pourquoi parce que du revers arrière-main au geste qui rassemblent à l'avers les mondes séparés l'iniquité ne me sied pas je l'ai endossée par hasard d'innéité pourquoi parce que et tout le toutim... Marie Mélisou oct 1999
<< (...)couturé de mille cicatrices mais infiniment fier d'avoir
vécu selon ma légende. >>
Erik Orsenna
<< Pas moi. >>
M. Plage blanche une musique logogriphe rature le moment douceur flux et reflux de la mer dans mon crâne grain de ta peau plage en face des images passent l'ailleurs sur cet instant où es-tu ? difficulté d'être au présent aussi brisées plus souvent sur les mémoires à vif nos lignes de vies s'y croisent au miracle de l'indicible tu brandis bimane ce soir l'insignifiance du mal billevesées d'images dégringolent à déceler les parfums légers aux passerelles d'ailes chaos jusqu'à l'épuisement sur tranche violine un ciel vert voyage Marie Mélisou Nov 1999Ligoter l'ensemble de tous les points possibles le froid s'enfonce partout sans ligne de perspective de fleur redevenir bouton la moquerie de moi légère folle de mesures je glisse à peser longe à m'étendre soutiens et m'oblige à dormir momentanément je connais les fuites s'embrouille dans ma tête pauvres pensées déchiquetées le tanné le tangible le tapage créature délicate l'Être humain se porte en bandoulière comme une lumière fragile tombée d'un coin de verrière Marie Mélisou Nov 1999
Eole un jardin a germé aux fleurs à ne pas oublier érosion éolienne où j'arrange le garder sous des grains qui s'enfuient et glissent depuis mes mains à vivre du temps il fonce en mots enfonce la vitesse repousse Eole qui me piétine seule à réfléchir plus tard la vie dirait-on une histoire qui finit mal Marie Mélisou Nov 1999
Collection d'âmes et d'ailes Te parler d'un ailleurs où trouver cette montagne, muscle de tendresse perdu à la crevasse, tes mains à naviguer subliment le vélin des danses. Ils remontent, théâtraux. Tu désires leurs pierres grises, ronds à s'accrocher aux fabuleux hymnes d'un monde épris d'épines. Vaisseaux. A l'heure mauve ils évoluent en circonvolutions sur l'absence de nos mémoires. Noueux, graciles, aux algues. L'eau préhensile, réinventée, en diadème d'amour sans fards, regarde l'instant de la dernière fête éclatée dans ta tête. Tu rêves à ces troupeaux d'étincelles. A ces anges, à qui tu dis ailes. Ils volent, hippocampes. Marie Mélisou Nov 1999
Au fil à plume amas de sommeil nous perdons un jour le trouble des eaux seule la lumière s'y déchaîne voyelles de chuchotis pareil à des phares je remue les lèvres laboure les mots sur une steppe c¦ur lentement brume de l'insondable tendresse j'écris les bruits je me permets d'aimer à la porte interdite le plomb des flèches qui battent chaleur au fil à plume le blanc des pages les yeux à faire mal caresses par moi-même tissées Marie Mélisou Nov 1999
<< De tous ses yeux la créature voit "l'Ouvert". Nos yeux seuls sont comme inversés et tout à fait placés autour d'elle ainsi que des pièges, disposés en cercle autour de sa libre issue. >> Rainer Maria Rilke - La huitième élégie - Papier visage il me souvient des mobiles à toutes vies le souffle étranglé des mouettes voix mortes lorsqu'à la recherche d'un refuge je hurlais par-dessus les toits la peur la mer m'y perdais en cercles à m'effacer en pelotes d'épingles innervée piquée dépecée parvenue plus loin que cette confiance j'accomplis une naissance la plus simple je m'enfuie à l'approche d'homme corne bec crocs autre versant de montagne la lumière y tousse gravement aux poitrines étrangères et uniques l'eau en grande nuit sur mes traits retrouve les papiers visage à jeter au vent Marie Mélisou Nov 1999
Rideau de vie j'attends une vie plutôt la vie toute la poudre des buvards chante fonce de crainte de plaisir demain dans ton sillage minuscule attentive derrière le rideau la vallée du monde trônera mes jambes ouvertes en fleur je dirai les trésors les gestes tout ce qui est désormais sauvé demain émotion considérable à boire mon lait tu brûleras enfin dans mes yeux A Myriam, Marie Mélisou 15 Nov 1999
<< (...) Je suis un des rouages les plus délicat de l'amour terreste Et l'amour terreste cache les autres amours A la façon des signes qui me cachent l'esprit Un coup de couteau perdu siffle à l'oreille du promeneur J'ai défait le ciel comme un lit merveilleux (...) >> Clair de terre - André Breton Bâton de pluie quelques notes s'effeuillent à regagner nos intérieurs le temps frangé regarde aujourd'hui tu écris tous les jours sur l'émeraude à laquelle je peux donner naissance moi qui craque le dissoudre comme je brise le pain pensive je ne puis comprendre je ne trace aucun signe ni cercles mystérieux je prends de grandes lignes ignore les fermoirs ceux à bijou désespoir simplement ignorante de l'ombre des rosiers je cachette la lumière à tenir dans la main cela n'empêche rien jeunesse nécessaire en griffe printemps le ventre vertical je souffre petitement d'être criblée de neige domptée sauvagement à l'armure blanche coup de bâton délicat la pluie lorsque je passe devant chante les quatre murs le désespoir les plumes et les caprices d'un fleuve Marie Mélisou Nov 1999
A bout doré je l'ai perdu sur le matin en anciens caducs la permission d'oublier pas à pas du plus léger son nostalgie d'une ancienne peine fumeux bol se vide de l'ancrage je l'ai perdu sur l'épine d'un cri en étendard le luire et l'empourprer tous les édifices en furie leurs secrets sans preuves serres de l'effort de la lumière je l'ai perdu sur les pécheurs de trésors les expressions à vaciller l'habituel des objets douceur petites rondes d'ondes pourtant l'implore aux lèvres à le boire je l'ai perdu encore encore promenade mains l'une de l'autre faire reculer ce ciel à bout doré je l'ai perdu et quelquefois je garde le délicieux je l'ai perdu mais le possède tout entier le temps Marie Mélisou Nov 1999
<< Le temps est celui que les couleurs ont mis pour "passer". >> Francis Ponge - La rage de l'expression - Vu je te vois me regarder une rose vive fichée sur novembre le froid invente une mise en marche elle brille comme du bronze tu luis un peu de fièvre laborieusement tu déchiffres les provinces qui observent la rigueur de l'écoute à peines l'absence absurde qui approche le persuader tu piques du nez sur les rives en déchirants feuillages les yeux brûlés par la lumière tu éprouves l'invisible par force de politesse Marie Mélisou Nov 1999
<< (...) Gagne la plaine et gagne la mer Ecume roule et s'use Sur le sable le sel et le corail J'entrerai dans tes vagues A la suite du fleuve épuisé Gare à tes flottes ! Gare à tes coraux, à ton sable, à ton sel à tes festins Sorti des murailles à mots de passe (...) >> Robert Desnos - Art poétique - Mot de passe s'ouvre un rendu pour un prêté un premier mot rêve étendu sur sa natte l'infusion des brindilles de thé vert s'ouvrent les hautes collines de ceux qui envient les constances aux nombres de fois les serments sur un bord de souffle poignées de mains à se frotter les yeux des assiettes martèlent à la porte un peu de pluie des tripes jusqu'à l'acuité mauve gorgée à s'installer tout à fait le premier pas de la pauvreté fait peur superbe chemin coupé où l'on retourne ce qui retient la ville déguisement rieur atteint au c¦ur l'impression tenace si mauvaise pour les nerfs que derrière la musique un mot de passe observe l'impérieuse piste d'envols Marie Mélisou Nov 1999
Reste de poudre une herbe folle à pas de géant je m'endors sur mon chagrin il est mort le destin ensablé sur le bois des pins grand dessein sur les dents aiguës cent pas de la sentinelle on se déchausse aux fraîches dates je respire les revers fleurs de cicatrices bois les cellules en couleurs vous êtes attentifs intenses déployés un fil de fer à grands cris écharpe les robes sans bornes aux entrées de peines perdues il faut veiller au miroir naufrage fracas charme d'un reste de poudre les échanges mystérieux ont des pousses de reflets à grandir Marie Mélisou nov 1999
Tendresse blanche oubliée égarée sans chemin je l'écoute murmurer le désir de se toucher de s'aimer en fêtes à changer le monde commandé déraciné exilé détours par le mien si petit je pleure d'être là joie du tout de suite les héros sont hors des pages de l'Histoire ils naviguent dit-il sous deux spots bleus en mirage la vie ils bourdonnent et volent liqueur de bonheur dans le noir au-dessus du simple chanteur l'innocence renouvelée de l'enclume son corps frissonne en géant feu de tendresse il hurle sa douceur je lui crie les brûlures du ventre message tendresse aux reins solides comme un croc à côté pour ancrer la vérité il gémit le vivre le caressant ivresse du sel qui délivre les hommes à jeter du septième étage Marie Mélisou Nov 1999
Odé désordre vous vous êtes réveillé j'ai eu l'impression que vous ne saviez pourquoi vous vous attardiez ici -odé ce n'est qu'une sensation il ne s'est rien passé alors vous m'avez consolé contre une poitrine entièrement détachée absorption je n'ai jamais su doser les overdoses viennent de nulle part néanmoins elles peuvent entraîner la mort et vous assassiner odé - officiellement recommandé surdose - funambulesque pesée du temps un jour entièrement blanc Marie Mélisou nov 1999
Pas feutrés ils déambulent éclaircissent l'air pointent les ronces du temps écervelé la terre brune ton oreille touchent aux folies aux vagues aux raisons nous décidons la lumière pied à terre frappés de lever nos yeux à volets rumeurs de leurs lots en délires vastes noircis de flammes décidées quand le froid redouble à fleurs de soupirs rauques bourrasque d'attelages ils offrent le coulant vers la mer quittent de départs à partir en vérités les poètes à bercails paissent en haut terroir sur nos têtes quittées de miracles chaque fois nous vivons le feu la poitrine enlacés chantons s'en allons en derniers jours nous plagions leur beauté Marie Mélisou 21 Nov 1999
Je ne changerais je ne changerais quand l'homme qui vient de l'ornière en déroute nu de fumier sur le froid viole le chemin au soleil je ne changerais pas même pas ma capacité de rancune comme à vingt ans on peut hurler sa haine immense si le sang effleure le labeur amertume je crache des trésors qui ne sont plus pour convaincre le ciel des légendes à savoir entendre pleure dans le silence mon passé suppliant le passé fréquente des braises frappe au heurtoir à faire pitié les quatre mains du diable l'air que j'engourdis à disparaître frotte le changer d'être diaphane jusqu'à poussière j'ai mal d'un indéfinissable mal tout ça la vie la terre les enfants que j'aime se suivent deux par deux et les silences je ne changerais pas un mot Marie Mélisou 21 Nov 1999
Basses cimes une rue étroite de flocons en bordure d'un monde inconnu des yeux levés qui sourient au ciel offert de plumetis entre deux poubelles un croche-pied pleure une main bâillonne un tarabiscot creuse une caverne le froid le froid et les brûlures tombe d'un flanc sale brouillard une odeur qui pige le grossier devine l'abominable à comment rester vivante tais le bruit de la neige la tête dans la boue répugnance haïs les lèvres pesantes en bonds successifs éloigne le blottir singulière démise animale tu apprends le fond a une certaine hauteur tapit de cimes négligeantes Marie Mélisou Nov 1999
" fa fred pels estels pels estels fa fred tu em mires sempre sense saber que jo també et miro amb els meus ulls tan cecs " " Il fait froid à hauteur des étoiles, à hauteur des étoiles, il fait froid ; tu me regardes toujours sans savoir que moi aussi je te regarde de tous mes yeux aveuglés " Lluis Llach - Al teatre - Au théâtre - Animale tendresse Tout au contraire de rassérénée, déjà, un moiré de temps réduit à une résille de fugues fondues, je tentais de savoir ce qu'il émerveilla dès notre première rencontre. Sa voix. Sa voix caressante, néanmoins puissante, au-delà des traductions en mots, était une des voies. Dit ainsi, cela paraît peu. Pourtant... Car en plus de découvrir son existence, et n'est égal que ce l'on méconnaît, j'étais jeune donc peu malléable comme gouverne en nous avec dureté cet âge qui connaît tout déjà. Notre première rencontre se produisit un après-midi autour d'un verre de thé. Davantage qu'étonnée, je fus renversée. Je le reçus dans mon c¦ur. Je le reçus fort. J'étais assise en tailleur. Lui devait descendre les Remblas. En fait il était traqué, chassé, exilé, je l'appris plus tard. De son c¦ur dépassait un drapeau liberté, je l'ignorais alors. Devant ces gares entrebâillées sur la vie à grandir avant de vieillir, j'entendis la voix de son ventre avec le mien. Douce, grave, enjôleuse, triste, virile et féminine à la fois. Elle hérissait mon bagage silence. Rendait sensible jusqu'à de grandes espérances les arrachées de lieux. Je crus voir le monde s'interrompre autour du pain rompu. Toutes les orées devaient être atteintes. Le sens des aiguilles trouvées. La faim du Grand Mystère un apaisement pour chaque vallée de corps. Le gel pouvait se mêler à la fièvre. Les identités devenir des réalités immédiates. Et des réponses étendues, quelques hommes allaient enfin trouver les raisons de leurs haines, ils se détestaient eux-mêmes. Moi, je sus qu'il était arrivé plus loin que Loin. Je ne pourrais jamais y aller. Ne serait-ce qu'une infime parcelle de son trajet m'aurait pourtant apaisée. tendresse du très haut pouvoir d'amour loin aller en cortège d'exilés où déferlent les vagues porter les frémissements à rêver la vie une femme passe entend celui qui chante et à fleuves parallèles s'engouffrent les vents de grands partages Sa voix. Sa voix était une joie. Une joie animale. Venue du plus loin d'où peut provenir une voix résonnante à goût d'écho. De la nuit des temps. Comprise même si pas apprise. Unique, discernée, élue, sans frontière. De la nuit des hommes, qui chantent tristement car ils ne peuvent oublier les deux bouts du cordon ombilical vie, naître et mourir. De la nuit tendresse, paroles à aimer l'affectueux en attitude affichée. Brandie. La voix, sa voix, sur la face B d'un vinyle, en hallucinations vérités, flânait en moi avec splendeur. Elle, enfin il, qu'importe que ce fut l'homme ou sa voix - n'était-ce pas le même martèlement ? - congédia un temps nourrisson. M'offrit de devenir femme. Grandit l'envie de mordre. De déchiffrer la fumée des âtres. De décider mes pas sur la saveur des fruits. V¦ux de ni flageoler ni faillir. Dans ma tête il descendait les Remblas. Encore. Cheminait de guitare à piano, en passant par Bergès. Ici ou là, je buvais du thé, assise en tailleur. La vie. Puis, encore nous partageâmes. Au c¦ur d'un vieil atelier en bois où je travaillais la laine, nous voyageâmes longtemps. Lui et moi. Lui en moi. Chaleur et vie contre mes oreilles. Sans jamais mourir de mensonges, nous demandâmes ensemble pour qui la roue du temps tourne. Les coudées franches éblouies se ravissaient par ch¦ur de la force du vent des âmes seules. Il me murmurait qu'elle tourne pendant que nous continuons de demander la même réponse à une même étoile. Sa Canço d'amor a la libertad, en belles majuscules, contait les roulements de cailloux éclatés et éclatants dans son pays de chaleur, les enfants catalans empoussiérés, les routes d'ombres en feuilles de métal repoussé, martelées d'avancées. Chaque fois qu'il vint vers jusqu'où je me trouvais, Venim del Nord venim del Sud, j'allai jusqu'à lui. Nos yeux mutuellement aveuglés pouvaient communier. Il n'en savait rien. il n'en sait rien. Il n'en saura rien. L'important est qu'il a fait froid un jour, puis chaud ensuite. Vêtu de noir, tout contre son piano, il caressait les touches. Et mon attention. Il m'apprit, en partie je crois, le détail. À m'émerveiller de la disposition des choses, surtout lorsque l'homme flâne en ondulations tachées d'alangui. Il fit aussi renaître certains jours de l'enfance. Les places fermées inondées des giboulées de soleil. Celles entourées de hautes bâtisses qui s'ocrent de jalousies pudiquement baissées. S'y échappe la Méditerranée. " Je voudrais te laisser une fenêtre avec une persienne à lever... " ** Lorsqu'il chuchote, je suis heureuse. S'il crie, de douleur, de rage, tout hurle en moi d'identiques révoltes. Rugueux de velours, ses mots sans parcimonie sur les bancs d'événements, de grappes de soirées, défrichent ses concerts. Offrent l'ouverture des chemins. Sa voix. Sa voix compose la musique à lâcher les heures. À ébranler les issues de ma vie. Je tends des traductions émotions sur mes jours colorés par son langage deviné. Pour aller mieux, même sans guérir, je sollicite tout ce qu'il a à dire. À me dire. Il reste veilleuse allumée malgré le vent du temps. Automne blanc calfeutré. Porteur d'ombres simples toutefois luxueuses. La tristesse de l'arbre nu, avec son chagrin. Le sourire jaillit sur le grave qui pleure. Je tente ici de comprendre pourquoi depuis une longue année je ne l'avais pas écouté. Pourtant le nomadisme, dit-on, rend plus sensible. Peut-être, hier encore, n'était pas venu le temps de chavirer. Peut-être, volontairement, je bridais cette joie animale. J'ai réparé ce manque à l'usage de mon monde. Partage de nos simples palais, petits pays si petits. Comme je le reçus fort alors, j'ai de nouveau épelé sa douceur. L, l, u, i, s. Chatoyante, elle a bien voulu se poser, habiter mes pièces. Et ouvrir les fenêtres sur l'essentiel. Marie Mélisou juin - août - novembre 1999 __________________________________ À Lluis Llach, que j'aime depuis quatre lustres. À l'ami qui, hier soir, durant le concert, tenait ma vie debout.
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