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À toi, Marie, ce grand jour de joie pour ton premier livre publié. À tous ceux, plein, qui suivront pour nous enchanter-- Sarbacane --Une femme Un jour Porte des mots en elle "Fais nous vivre" Disent ils Patiente, Artisane, Elle les sculpte Taille les flêches Lisse les caresses Irise les larmes Fait provision de rires Urgente Passionnée, Elle les fait vibrer Tourner Donner des mains à son âme Courir dans la forêt Apprendre les secrets Elle ressemble le sacré Autour du feu Les mots sauvages Les mots sorciers Les mots guerriers Les mots enfants Les mots sourires Tous ensemble Alors, Du coeur de la forêt Elle les souffle En sarbacane Et ses mots nous atteignent Et là Ses mots plantés en nous, Le contraire d'une blessure Flèche de joie Écriture fruitière Plume pépinière Et tout ton chemin regardé Ensemble Les mots qui m'élisent ou me taisent Je les prends tous Une longue route qui s'incurve en sourire 17-09-98-- Ligne de feu --Centre de l'âtre erre Mouvements soie vive en volière Elle passe de braise en braise Ponts de soleil pour nourrir la vie Diffusion du vent dans les fenêtres de la nuit Souffleuse de verre Chant brasier en crinière Elle vient déplier la chaleur Dessiner la ligne de feu autour du coeur Voir l'incendie côté nuit Corps des flammes Appels du bleu empaillent le jeu Alors, Nuit et feu se souviennent l'un de l'autre 15-09-98-- Ligne d'eau --Bord de l'âme erre Épure d'ombre vive en lisière Elle saute de grain en grain Profil de vague pour faire des ronds dans l'île Infusion du temps dans des yeux vivants Sous voeu reine Vent poudre fluide en lumière Elle vient border la marée Suivre la ligne d'eau mot à mot Voir l'horizon de dos Coeur des grottes Échos du sel rebond Alors, Terre et mer se souviennent l'une de l'autre 15-09-98-- Figure de proue --Je suis une figure nue, immobile Je tire les yeux des hommes Toujours plus loin Les emmène vers leur fin Je suis la plus haute marche du sommeil La nuit qui dort tout au fond du soleil La nuit, Les vagues sculptent des yeux vivants dans mes yeux vides Mon regard est invisible Et les hommes fous Qui ne font que me suivre Croient m'avoir créée Tourne le vent S'enfonce le temps, Danse la mer Se ferment les paupières Lentement Se diluent S'effacent, Les hommes Ont ils jamais été là ? Je chante pour les nouveaux temps J'appelle toute l'eau du monde À remonter des fonds Une vague, Si haute qu'elle emplit le ciel Large comme tout l'océan Tout en haut de la vague Danse un peuple de bateaux Accord parfait des gouttes de la mer Chant immense Les figures de proue Enfin libres La vie de la terre Enfin lavée des hommes Maintenant, Toutes les vies du monde ont des yeux Ensemble Au sommet de l'eau Nous faisons route vers le soleil 13-09-98Chair de Lune----------------------------------------------------------- À cette nuit magique d'il y a sept ans, dans un bois ----------------------------------------------------------- Ombelune, toi qui vit au bord des canaux, dans la Venise Verte, remontes tu parfois le fil du temps ? 7 ans... s'étend... L'instant précis où il n'y a ni le jour ni la nuit. Je suis assis dans une clairière en pente, au coeur d'un bois en forme de lune, un long demi-cercle qui prendrait ses aises. Ce matin, je suis parti sans toi sur ta planète. La planète des secrets de famille, des regards obliques et des volets qui se ferment comme des plantes carnivores. Gangues des vies. Tu croyais que je n'oserais pas y aller. Alors, j'ai traversé Bordeaux et j'ai sauté dans le premier train vers ta planète. Je plonge dans ta terre, Ombelune, et tu veux la voir par mes yeux. En ce moment, malgré l'heure, tu as les yeux ouverts, là bas, dans cette chambre d'université un peu étroite pour deux souffles, et tu ne les refermeras que sur moi, pour m'entourer de tes paupières, quand je revendrai. Tu m'attends, je le sais. Tu es en train de te demander si je suis vers les châtaigners ou dans les maïs, si l'odeur de tes brebis flotte dans l'air ce soir. Ombelune, c'est un de tes noms. Tu en as beaucoup. Tu les fais tourner autour de ton coeur, parce que tu as peur, peur du moment où les noms s'arrêteront de tourner et que ton coeur sera nu. Toi, tu m'appelles ton Diseur d'Âme. Je te sens frissonner, dans les feuilles vibrées autour de moi, je vois la longue coulée de tes cheveux, bleus d'être noirs , s'étendre sur tout le bois et s'enrouler autour des branches, dans la densité des châtaigniers. Je décris un cercle pour faire le tour des présences du bois, inclure mes gestes dans les leurs, dire mon respect de vivre dans la vie du Bois. Je souris bravement. Salue les esprits. Pays de sorciers. Ici, on trouve encore des chouettes clouées sur des portes et il y a autant de grimoires que de livres de messe. Pays âpre, rêche. Chez toi, seuls les cris habillent les oiseaux. Mais tu es née le jour de la St François d'Assise, alors tu sais voler nue. C'est pour ça que tu es partie. Toi et moi, on adore se promener dans la nuit, s'y enfoncer profond, ensemble. Toucher les arbres. Et je n'ai jamais vu quelqu'un capter comme toi la lumière de la lune. Je t'entends d'ici sourire dans la nuit. La lumière est devenue très rouge, comme si des milliers de cordes se frottaient sur le ciel. Je lève la tête vers le pylône des lignes à haute tension. Elles grésillent un peu. J'aime bien. J'ai l'impression de vies mystérieuses qui courent sur les fils. D'un coup, le ciel s'éteint et les étoiles ont l'air de jaillir d'une eau noire. La lune est pleine. Le bois se serre un peu plus autour de moi. Une présence puissante, habitée émane de la terre. L'odeur forte de l'herbe donne des envies d'amour. Je relève les yeux. Instant magique. La lune a l'air d'être posée sur un des trois fils. Je ne fais qu'un avec le bois, j'ai toujours été là, au milieu des cercles de plumes laissés par les chats ou par les sorciers. Je sais que tu as vu, la même chose que moi, au même moment. C'est l'instant où je ne sais pas où je finis et où tu commences. Alors, en chair de lune, un même souffle nous prend et nous courons sur le fil, faisant rouler la lune, deux chants vivants dans la nuit. 24-08-91/13-09-98-- Vie blanche et verte --Les ronds de la pluie sur la mer. Légers d'abord, puis furieux. L'eau hache le ciel, fouette l'air en gris-vert, puis se jette dans la mer. Comme un fleuve qui se suicide. Face aux éléments. La beauté. Sur les mains, l'odeur du bois, persistante, puissante,celle d'un meuble caressé. Fraîcheur du nez sur les mains. Dans le ciel, sept couleurs différentes, comme les bois dans la maison. Marquetterie de ciel. Arc en ciel taillé dans les arbres. Les arbres brûlés dans la colline en face. Poussières d'étoiles. Le feu en nappes dansantes sur la mer. La Beauté, prise d'un coup, entière. Le bout du jardin. La vie en terrasses, la vie blanche et verte. Comme la maison. Vent de la vie en pleine figure. Envol de cette maison, lancée loin, se pose dans une autre tête. Les pointillés diapason du téléphone raccroché. Fil en La. Marcher dessus. Puis mes pas, loin de la mer, Place des Abbesses, Paris. Paris, entièrement repeinte en blanc et vert. Le 11-09-98-- Cour des miracles --Palais pavé de souffles baisers À flanc de lumière Colonnes musiques en arbres sagesse Coulées de feuilles, caresses d'or sur les mains Ici, Tout parle À vie déployée Pourpres offerts tissus splendeurs Courses dansées aux jardins rieurs Un sourire dans ton thé Drape la vie déshabillée S'étire la peau triomphe Virevoltent les rires chemins Juste avant de naître Des pots en ciel pétri Mûris au coeur du soleil Remplis de vies Puiser et choisir Quels enfants nous serons Je plonge ma main Je regarde mon visage sur l'eau dans ma paume Et je souris 10-09-98-- Toi --Tes yeux font vivre l'eau Projettent loin Les squames des squales escales Au fond d'aimer Déposées Toi, Seul le monde est à ta taille Lignes de fuite Sur le tableau troué Descendent les enfants Des amours à dos laissant Toi, Tu épouvantes les nuages Aimantes le soleil La terre boit ta force Le soir, les oiseaux se rassemblent Te regardent à hauteur d'or Viennent dire les chants qui te ressemblent Rêvent de voler comme tu marches Toi, Si belle Qu'il faut plusieurs vies pour te vivre 10-09-98-- Tourbillon --Tes mots De saisons flambées Montent Les feuilles en ondes tournoyantes Circonférences de gouttes disent la parole du monde Je pars Ici J'abonde au vent voyage M'envole en rosace dans toutes les directions Me rassemble, effile mes rayons Frappe à la fenêtre pluie Me nappe sur le toit en tourbillon lumière Regard loin Longtemps Maintenant Tes mains Trempées dans la mer 09-09-98
--------------------------À la vie à soi-fée----------------------------- Statue de ciel -- Visage pétri Mesure les angles du froid Calque de gestes millénaires Aux graminées porteuses de pierres Présence fière Feu circonflexe en chapeau de ciel Diffracte mes yeux aux prismes hasards Feu couvé Incendie des doigts Prend à la vie, déborde Le métal se cambre aux mains en fusion Moire les surfaces manèges Défait patiemment les coques sortilèges Je ralentis en plein virage Fourmille de vivre Saute dans une barque Vogue vers le sourire marbre J'attends Courbe sur le ciel Sourires en terasses Geste Cercle d'ambre, Anneau pensée autour du rouge agité Enrobe les escaliers Éclate en murmures rassemblés Quelques pas Autour de moi Le monde tout en pierre Nous seuls Vivants 09-09-98-- Gelée royale --Abeille de fond froide Tu voûtes les pierres de la vie barrière Poudre d'or foulée au corps Corridor de lumière Sous la gouttière Tu saignes les nuits des ailes Ta clé de doute écrouche la route Vole en vrille seule Tu as froid, Feu pâle en hiver de pétales Gelée royale Ouvrage dard, beauté saccage Amie-soleil, Ton miel lumière en sommeil d'hiver Un jour éblouira nos yeux Le vent de tes ailes verdira le désert Changera les pierres givre en marée scintillante Les pas décroissants des jours violents En coeur dansant Abeille de sol-aime Or riant des perles, secret des gemmes 09-09-98-- Sauve qui pleut --Les murs d'eau Escalade noyée, La pluie qui cogne dans la tête Pénêtre Fait des boules de papier avec les fenêtres L'eau boit toute la vie L'eau donne toute la vie Mort épave coeur aspiré crié Sourire pensée caresse murmurée donnée Éclairs Écriture du feu aux saignements du sursaut Ciel piqûre Visages fascinés ciel haché en regard fixité La lumière brûle toute la vie La lumière porte toute la vie Cri poing chaos coulé disloqué Joie visage chant nagé dansé Et là Deux lèvres Posées sur l'orage Se rassemblent Et disent le mot Qui conduira le temps Devant. 8-09-98-- Flamme -La nuit, Toi, Si loin Une bougie Un rêve Un souffle Un regard D'abord Le bleu La nage du sombre du feu Puis Le rouge Les pas de l'air qui bouge Enfin, L'or L'élan du soleil dedans dehors La nuit, L'air L'amour Une flamme Toi Tout près Si fort. Le baiser du feu sur la nuit Tout autour de la vie 07-09-98
-------------------------------------------------------------------------------------------- À Marie, Rémy et Joanie --------------------------------------------------------------------------------------------- -- La nuit serrée contre trois-- La nuit serrée contre toi Lisse les pluies des draps Tes mains sont la maison D'autres mains plus petites Ensemble, Plus grandes que le noir Rassemblent les éclats du miroir Omelettes de rires fêlés Neige sur la télé Le poing des larmes sur les soirées Cheveux sombres dans cheveux sombres Les jeux du soir font flamber l'ombre Le nid du monde autour de vous Dit que rien, c'est déjà le début de tout La nuit serrée contre trois Les chevaux se regardent Secouent leur coeur crinière Savent qu'ils sauteront plus haut que la lumière Parce que l'aube croit en eux Galopent Sous le sourire du ciel Dans le carosse du soleil L'amour, l'amour et l'amour 07-09-98-- Mi amor --Sang des arbres Promenade colère Feu nègre des regards nuit étouffant la lumière Mes pas pèsent sur la terre Mes mots tuent les vies de l'air Meurent les feuilles Se couchent les mains écorchées Dorment loin les cendres hurlées Mi Amor, Mis à mort Se fendille mon corps Vie étrange Où les coeurs se mélangent Je pourrais rire pourtant Et je meurs en marchant Je rentre S'achève la journée D'une vie enterrée 06-09-98
------------------------------------------------------------------------------ À l'Irlande, le pays où toutes les fées du monde peuvent demander l'asile poétique ------------------------------------------------------------------------------- -- Eiréann -- Terre patiente Ta palette verte fait germer la lumière Tes chevaux de joie courent depuis le fond d'hier Le profond de la mer Est leur seule barrière Tes landes sont les vies dansantes De la joie patiente Elles ondulent se passent nos âmes de brin en brin Font sourire les mains Terre urgente Ton sol coupé en deux Lance la mort noire aux églises aiguilles Le tranchant des prières Le Bloody Sunday Les joyaux de la couronne tirés à bout portant dans tes enfants> Terre mousseuse Tes pubs parlent ma langue fraternelle La soif d'amitié universelle Verse ta musique dans nos rêves Les chants les flûtes les chants gorgés de flammes la folie la sêve> La tournée générale du pays des songes Le vrai des mensonges Terre amoureuse Tu chantes dans le mouvement des tes filles Leur corps porte la vie les sources l'étreinte le lumineux du sang> Elles bougent même en dormant Leur ventre est la baie des oiseaux L'horizon des berceaux Ici, Les danses mordent la pluie Lancent des défis à la vie Caressent la peau de l'envie Puisent la joie font le soleil Chantent la lueur Tatouent la nuit de fleurs Terre à cheval sur le ciel Goutte de fée posée sur l'océan Pays où je me souviens de moi 5-09-98 * Eiréann : le nom... irlandais de l'Irlande
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