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-- La vie diluvienne --Les poupres enflamment la vie Mordent sur la nuit Sortent sous la pluie Dire le chant du flux vivant Très loin, tout au fond du puits Les monstres se retournent dans leur lit Leurs ongles sectionnent l'infini Les cuivres font tournoyer la lumière folle Rient d'effrayer la peur De draper les lueurs Croisées autour de nos coeurs En bas, dans l'épais de la nuit Les lanceurs de boue salissent les fruits Aspirent les joues des envies Les ocres vengent les enfants Donnent des baisers de sept lieues Colorent les ombres du feu Soufflent nos yeux vers la lune J'étire mon corps Il pleut dehors Et la vie diluvienne Monte, monte de mes mains vers demain 05-09-98-- Zone bleue --Toutes ces heures À marcher loin de toi Une croix une autre Sur le cahier Jusqu'à ce qu'il ne soit plus Qu'une flaque d'encre noire Une seconde après moi Je vois le feu qui joue dehors Tu es là, tu me souris J'oublie d'oublier Tu marches dans mon cahier Tu traces des soleils par dessus les croix Tous ces jours Assis les uns contre les autres À rues désertes À bancs donnés Toutes ces joies posées Ces rêves tués alignés Une minute après moi L'horizon fait le tour de tes bras Tu habites un cercle de gouttes irisées Tu fais rougeoyer les jardins Tu respires partout La lumière vit de tes yeux Tous ces mois Qui font des plis à la joie Les distances empilées Les mots brouillés Toutes ces hachures sur nous Tue temps fou Une vie après moi Le ciel me dit que je ris avec toi Le temps a vue sur la mer J'allonge les jours de l'hiver Les enroule autour de la terre Tu chantes sous la lumière Alors, Je cherche Le tout premier mot à écrire Sur le cahier blanc 04-09-98-- Plage blanche ----------------------------------- À celle qui s'appelle Oui ---------------------------------- Tu marches loin, Tu couvres tes mains avec des grains Respires en avalanche Je te vois, je te sens C'est toi qui rythmes la mer Tu te détaches, belle sur le ciel, tu avances d'un pas. Tu inventes mes couleurs Aime la vie quand je t'appelle Oui Mon vent de fleurs Je te vis, je t'entends Tu bats dans mon coeur Tu te confonds, sel sur le sable, tu avances d'un pas Tu noues les mots autour du temps Trouves toujours notre chemin dedans La plage se couvre de blanc Je te touche, je t'apprends Tu écris sur la plage blanche Tu avances d'un pas, coeur sur le monde, tu vis droit devant 03-09-98
------------------------- À Mireille. ------------------------- -- D'or Mir -- Tu fais le tour de tes questions Lanceuse d'avion Parcelle de lion Tu visites le complexe du vivant Le silence des chants La trace creusée tout au fond Les sillons des points d'interrogations En sol plané Tu racontes ta terre brûlée Tu fonds dans les jardins de fin d'été Tu cueilles à même l'arbre Les fruits de mer Les bonbons amers La vie et son drôle d'air Parfois, tu plonges en vrille Fruit bleu des Alpilles Tu voudrais d'Or Mir Disparaître dans les sables émouvants du vent Démonter le temps Alors tu t'éteins Et tu teins la nuit d'or vivant ------------------------------------------------------------------ "Toi, Or dans un sablier" (Mireille Seassau, "Or", 08-98) -------------------------------------------------------------------- Lune perdue --La ville, Les tissus plus épais, Le sommeil des peaux Plie les pensées plus serrées Les pas, Leur son clair, dehors La nuit encore un peu là L'étonnement de se réveiller Les gens qui passent, Chargés de leur propre visage La pluie qui traverse En regardant à gauche puis à droite Le mur qui tient, Uniquement parce qu'un homme est couché sur le trottoir Il fait angle avec le mur La tête traversée par une lune perdue Le bruit des premiers moteurs dissipe mes questions J'enjambe l'homme et marche plus vite La suite du temps m'attend Je me promets de ne plus sortir la nuit Je me serre contre moi, Regarde longtemps les feux changer de couleur Reviens vers l'homme ranger sur le trottoir Ses pieds qui dépassent J'extrais la lune de sa tête La range dans ma poche Le soleil rosit déjà les visages gris Leur donne un semblant de vie Je traverse sans regarder On me retrouve longtemps après Renversé par la pluie 03-09-98-- Le voyage-sommeil des arbres à signes -- (conte tiré d'un rêve)Nous sommes trois dans la forêt, bien plus nombreux que le monde. Le temps est celui d'avant les hommes. Nous ne connaissons même pas le mot "homme". Les étoiles sont très nombreuses, de toutes les couleurs et elles ne sont pas fixes, participent intimement à nos vies, entreprennent des voyages et même parfois se repérent sur nous. Je porte une pierre ocre sur la tête. Elle est creuse et tiède. Remplie de l'eau du soleil. Gravée de signes. En m'attendant, vos doigts plient le ciel indigo un grand nombre de fois sur lui même jusqu'à ce qu'il tienne dans vos mains. Puis vous lui rendez sa grandeur. À cette époque, la vie aime jouer avec nous. Les éléments nous font confiance, sans doute parce que nous ne sommes pas encore des hommes. Maintenant, je verse l'eau du soleil dans vos yeux, mais pas pour que vous sachiez pleurer. Dès que nous avons deviné quel serait le futur du monde, nous avons su pleurer. Non, c'est nous qui offrons nos yeux à l'eau du soleil, simplement pour qu'elle sache regarder. Vous vous penchez. Vos yeux versent l'eau du soleil sur la terre rouge. La terre nous remercie en créant une nouvelle odeur. Et, du sol imbibé naissent des fleurs dont chaque pétale est un oeil. Ensuite, c'est mon tour. L'un d'entre nous explique le processus aux autres, pour le plaisir, car chacun le sait bien : "Chaque oeil cligne un peu, à cause du soleil de l'eau. Toi, tu vois par chacun d'eux, ton regard s'ouvre, se déploie en coupe. Ton regard est maintenant si vaste que l'horizon est au centre de toi. Il y en a de plus en plus de pétales-yeux de toi, ils s'étendent à toute la terre et tu finis par avoir le regard du monde." Nous fermons certains yeux de nos regards-fleurs parce que nous avons envie de surprises. Je prends dans mes mains la pierre que je portais, en fais très lentement de la poudre de pierre. C'est long et agréable à la peau. Et des signes gravés dans la pierre, naissent des arbres. Ces arbres sauront relier la vie, dans très longtemps, au temps des hommes. Les signes sont intimement mêlés à la structure des arbres, visibles seulement de l'intérieur. Mais on n'entre pas dans ces arbres. Il ne sont pas creux. Pourtant, il y a un moyen. Mais nous savons que le dire est inutile, car nous connaissons les hommes qui viendront. Nous prononçons ensemble les signes. Toutes les étoiles s'éteignent d'un coup, sauf la Grande et la Petite Ourse qui se mettent à tourner, danser au sommet du ciel. Puis nous sommes saisis par un sommeil. C'est la première fois de notre vie que nous dormons. Cela nous perturbe un peu. Peut-être que plus rien n'existe, pas même nous. À présent, nous sommes dans une forêt différente, à l'odeurplus froide, plus pâle, sous un ciel changé, où les étoiles paraissent fixes. Chaque vie semble y garder son langage pour elle seule. Nous reconnaissons là l'ouvrage des hommes. Alors lentement, à mesure que s'éveillent nos yeux un à un et que nos mains retrouvent leur souplesse, nous partons à la recherche des arbres à signes, en espérant qu'il en reste quelques uns. 31-08-98/03-09-98-- Autoroute du sommeil --Aux jardins à la transe-aise Les labyrinthes de braise Maquillent la nuit de feu Lui donnent le visage d'un chat bleu Prolongent les routes par des falaises Font naître les mains des glaises Je pilote en clé de sol Dérape sur ma peau Ma voiture décolle Je dérive juste à temps Accélère le vent Percute le fond du ciel en plein vol J'ai beau courir Fatiguer le dormir Je n'arrive pas à rattraper Mes heures de soleil Je tombe vers le plancher Explose en accident de toiture sur l'autoroute du sommeil 02-09-98-- Câline graphie --Plume doigts trempée Silence lent crié Car touche encre bleue liée Sommeil levant Nuits de chine sur papier japon Tremblement de taire Feuilles de la mer Tourner la plage, écriture de l'eau-rage Idées au gramme Pleins et liés Signent par chemin para-fée Épidermiste Aube-timiste Un homme et une flamme Câline graphie Épi d'aime Peau aime 2-08-98--------------------------------------------------------------------"Mieux vaut ne rien penser que de ne pas penser du tout" (Serge Gainsbourg) -------------------------------------------------------------------- -- Le chat peut lier fou -- Les cartes à jour les cartes à nuit L'arène de coeur L'habit de lumière du procès des fleurs Qu'on leur coupe la tête Qu'on fasse sauter les crèpes Au chant de l'heure Je suis le miroir qui passe à travers Alice Une bise cuit Pour faire grandir M'embrase au baiser d'écrire Dévore mon livre loin dedans Avale les potions tragiques Les lèvres de mars ne savent pas rétrécir Je suis le temps lape un blanc en retard sur le vent Les oui scaroles Les salades de paroles Germes de soleil Abysses au pays des merveilles Aubes servent les marées du ciel Je suis À l'Ys l'ombre de l'île, corps et graphie de l'exil Je fée comme si Eux fond comme ça Les petits riens font les grands tout Le chat peut lier fou 2-09-98
---------------------------------------------------------------"Un bruit semblable à celui de l'eau venait des hauteurs: c'était celui du vent dans les forêts" (Jean Giono-L'homme qui plantait des arbres) --------------------------------------------------------------- -- Plants de vol -- Je suis le verger volant Le voyage des racines du vent L'avion pépinière Planté dans la lumière Mon manche à ballet Chorégraphie les courants ascendants Je danse les ailes au bois dormant Mon soleil dure sans temps Mes arbres s'élancent du sol Ravis taillés en vol Par les jardiniers d'Éole Respectent les plants de vol J'échange mes branches contre des ailes Réunis les savoirs par ciel Sème les graines d'avion dans les sillons du soleil 2-09-98
----------------------------------------------------------------------------------- Devant une délicieuse double chocolat, je souhaite à tous les enfants et à leurs parents une belle rentrée des glaces ;-) ----------------------------------------------------------------------------------- -- Rentrée solaire -- Maîtresse, Ne tire pas tes traits touts droits Regarde ailleurs Rayons de couleur Aux trousses de la fin de l'heure Leçons de mathémagiques Plus que par-fée Toi non plus, avoue Tu n'es pas pressée De rentrer Rhumes de berceaux Les bébés pas encore nés Peuvent éther-nuées Nous regarder de haut Mais ils devront aussi Savoir à quel numéro habitent les rois de France Que les indiens n'ont vraiment pas eu de chance Que les hommes naissent Lego Et se contruisent mot par mot Alors, mes tresses décollent, Va jouer un peu dans la cour Ne coupe pas encore les cheveux de l'été Rentrée solaire L'été vient jouer dans la cour de l'hiver 31-08-98-- Vague abonde --Tu viens du haut de l'air De la dernière marche de la mer Vague abonde Marée féconde La nuit dort encore Vague d'or Tu t'approches de la terre À la vitesse de la lumière L'eau bat dans ton coeur T'encercle à l'intérieur Aucun vent ne te couche Le ciel naît de ce que tu touches Vague abonde En toi, la nuit ronde Autour de toi, le monde 30-08-98
À Nath. -- Vent contre air -- Ton poing dans le soleil Dans une chambre sans sommeil Sentinelle de dentelle Rimeuse de ciel Tu veilles Qu'il pleuve, qu'il vente Sur la vie en pente Tu nous réinventes Ton amitié nous fait l'été Tu marches à vent contre air Cherches la quadrature des sphères Tu dors à loins fermés À l'indéfinitif du verbe aimer Maintenant Amie de l'autre côté de mon sourire Regarde en haut de tes yeux Laisse venir L'étoile du sommeil Dors un peu La nuit te veille 30-08-98-- Il est lueur --Tu marches Le soleil jaillit en source au creux de tes pas Les fleurs entre tes doigts Savent le lendemain de l'eau Les brûlures de la joie La courbe du vent droit Les saisons des peaux Le feu consumé de froid À l'automne des feuilles vives Le silence le chant se poursuivent Fraternité des convives La sève du soleil Parle d'amour à l'oreille Maintenant Si les chemins se taisent Si le ciel a des falaises Tant pis Ici L'eau tonne en torrent de fruits Parfume la rivière vie Étoile les cercles de la pluie T'aime à corps et à cri Trois tours de vent autour des fleurs Trois petits tours et puis sent bon Pour que les odeurs N'attrappent pas froid pas peur L'amour a toujours saison Il est lueur ------------------------------------- "Les jours qui viennent et vont Se défont Le soleil mort se relève ..." Jean-Antoine de Baïf -------------------------------------
-- Lever de plume -- Frotte Le basilic sur tes reins Fais surgir des jardins Enseigne nous le futur des mains Invente Les métiers du coeur Les passeurs de lueurs Les musiciens des couleurs Les accordeurs de fleur Les pales du moulin mettent le bleu au temps L'eau boit dans les yeux des enfants Une maison autour d'un rêve La plume se lève S' envole un flamour de mes lèvres Ton loin respire plus près que mon souffle 28-08-98-- Route de la soie --Deux doigts essayent d'attraper aujourd'hui Pincent les cordes-rêve de la chanson du puits Les langues délient la soif de la nuit Demain s'accroupit pour écouter hier Bleuir à l'ombre du ciel Prolonger la courbe du soleil Les mains passent d'eau en eau Et l'eau en coupe Boit la soie de la route La nuit caresse le soleil Ma joie relêve le sommeil Lentement, Les mains d'amour vont moudre les pierres Au feu transparent des paupières Ma peau savoure le voyage-fruit La terre se jette dans la nuit Et le soleil vient dormir ici 28-08-98-- Poids de vivre --Je sais partir Je remonte mes ailes en sourire Vrille mon vol en plongeon du désir Je pleus vers le haut Flambe dans l'hiver du chaud Toutes petites en bas Les routes, les pas Les longs rubans de tombe Les chemins de chimères Espèrent Tiennent à bout de bras Les désirs des hommes qui ne voient pas Le poids de vivre sait le léger du saut 27-08-98- L'extinction des flots --La terre est fermée à clef La silhouette des arbres est la porte d'entrée La lézarde, le passage pour monter Porte du ciel Le noir des branches mêne au soleil Détachés des nuages, Les coquillages tombent au vent noyé Leur nacres chapeautent les promeneurs Couronnent leurs pensées de couleurs Dansent ce qui meurt L'étrave du temps couvre la vie de blanc Orage de pâleur, Emporte le corps de la beauté couchée Étouffe les mots divisés Alors, La crue de terre en sécheresse inondée Craquèle les syllabes, Tourne autour de mon cou Efface tout. Je m'éteins à flots Et la vie S'oublie à torrent 27-08-98Pour m'écrireLa page des poèmes de Marie Mélisou Aller à l'accueil de l'Atoll des Écoles
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