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-- Pont des Arts --Tu regardes l'eau. Un geste de ta main lance une ombre dans le fleuve Ton ombre en bouteille dans la Seine, va vers la mer, n'effleure rien, enclose dans le verre. Miroir intérieur. De dehors, on ne voit rien, rien que le vert aveugle. Seul un papier dépasse du goulot. Seules les lettres voient dans l'eau trouble de la Seine. Maintenant, je te vois, je suis le bois du pont et l'huile des tableaux, le tremblé du ciel et les ondes de chaleur de ce matin d'été. Bientôt, dans une minute, je marcherais vers toi et je ferai semblant de te voir pour la première fois, de ne pas te reconnaître. Un oiseau décrit une arche de vitesse, plonge vers la Seine, saisit le papier dans son bec et l'emmène. Il sait que ce ne sont pas des lettres à lire, mais des lettres qui lisent le monde. Éclat fugitif du soleil sur la bouteille. Étoile à boire d'un trait, à capter dans les yeux. Tu attends sur le pont, ta peau bleue vanille rayonne sous la chaleur et tatoue le soleil. Envies de lunes en plein jour. Tu sais tout déjà et tu ne sais rien encore. Un peu comme l'eau. Le temps, comme un grand réservoir. Toi, si belle dans le soleil, presque au bout du pont. Ma longue traversée courbe, longue marche aérienne au dessus de la Seine. Mes pas sur le bois, comme grimper sur un arbre couché. Regard. Rencontre suspendue entre deux rives. C'est le pont qui traverse les eaux sur nous. Quelques pas pour empailler la nuit, le rose de ta robe pour fleurir le jour. Et, dans le parc, cette musique, si familière qu'il nous semble l'avoir composée nous-mêmes. Envol de ce temps jusqu'à maintenant. Se pose ici, comme neuf, lavé par la pluie. Maintenant, le pont déployé sait marcher sur l'eau. La bouteille, devenue transparente, occupe le centre exact de toutes les eaux du monde, île de verre, à travers laquelle le soleil fait loupe pour allumer les fonds marins et offrir la lumière à l'eau noire. Avec patience, l'oiseau a appris les lettres à ses enfants, et l'on rencontre de plus en plus d'oiseaux qui savent parler. Je reviens parfois sur le pont. Il y a toujours un vent tournant, là où tu étais, qui dessine ta présence. À présent, l'eau coule vers notre premier regard. Les voiles du pont t'ont menée jusqu'à la mer. Là, tu es encore plus belle, tu complêtes le monde et tu mênes doucement la terre vers le soleil. 27-09-98- Esprit des bois --Hier Je viendrai couvrir la forêt Lancer la pluie en l'air Et retomber avec elle Argile de soleil Tu creuses un puits dans la mer Les yeux en l'air Jadis Je viendrai germer ici Je déroulerai le tour des troncs Relierai les champignons Chateau de sève Tu rêves les vagues de la terre Germes les mouvements de l'eau Autrefois Courront les feux d'écureuil Et Au bout de mes doigts Se multipliera le jour Éclateront les odeurs Lune de vent Tu pétris la magie des courants Fait lever les pousses des arbres d'équinoxe Toujours Signe après signe Goutte après goutte Une lettre par feuille S'écrit le Livre de la forêt 27-09-98 "Une passerelle Tu es Entre eau et ciel Arbre bleu" (Marie Mélisou)-- Songe crépitant --Douleur ramure Danse dans le chemin des lettres Murmure les phares du ciel Effeuille les bateaux d'en haut Vibre à l'étendu des cordes de la lumière Cherche Fière hauteur Rondeur de la mer Sauter C'est tourner La falaise se ramasse comme un chat de craie Et saute du bord de moi Le chant Plonge à la fête verticale Catapulte la joie Irise ses mains au prisme du vent Passe de pluie en pluie saisit les lianes d'eau Brise la souplesse en pointillés sursauts Ouvre les bras au soleil Mord dans le feu rit de le boire comme le miel La falaise Trace Toute l'histoire de la terre En lettres de craie sur le ciel Rondeur du ciel Le vertige capture le mouvement Toi, Falaise de soleil Songe crépitant 26-09-98-- Chant de vision --Corps né cristal-lin de ciel Tombé froissé d'un habit de soleil Monte en incandescendre, Brillant trébuchant Oeil vivant Seuil voyant Les bateaux de nuit Aiment à voeux gréements Mouillent la vie du feu Clignent dans les yeux Corps nés Liquides âmes nautiques Placent un tas visionnaire Oeil hier Sur la lumière Ainsi voit la nuit Silence regard déchiffre la vie 26-09-98-- Indéfinitifs --Mourir au tranché des vertiges dispersés Devenir la marée Devenir le danger Tourner en gouttes de soleil dans la mer Descendre Descendre Oublier qu'on a jamais respiré Menacer les courants froids de mourir de chaleur Entourer les monstres d'un collier d'eau câline Surgir cavalier sombre au bal des abysses Faire luire de ténèbres un couteau de corail Mordre leurs écailles comme un chien de lumière Et là, Sauter toutes les barrières Avoir pied dans la nuit Retourner l'océan comme un gant Poser la mer au dessus du ciel Crime de chant Tuer le temps Toujours plus eau 24-09-98-- Vents d'anges --Automne Rousseur de vivre, À bonds dansent les fauves des couleurs S'écourtent les heures S'allongent les ombres les lueurs Souffle le temps sur les hommes en graines Corail des pensées sur un ciel de traîne Mois de cep tendre S'échangent les sarments Des frères de chant Sommeil de sêve Les feuilles ferment les yeux et rêvent Empreintent des sentiers invisibles Rayons sensibles Maquillent la vie d'or paisible Pourtant Les visages penchent la lumière S'enflamment inventent des saisons à suivre Hérissent le pelage du vivre Regardent deux vents d'air hier Jurent qu'il n'y aura jamais d'hiver Vent d'anges du soleil Cette année, les feuilles monteront des arbres vers le ciel 23-09-98 ---------------------------------- À vous, tous mes souhaits pour un bel automne de vie et de poésie-- Nervures de lumière --Femme-feuille Ondule aux assauts des deuils Respire à flots l'eau de vivre Écrit les pages de nos livres Ses mains trempées dans le sable Inventent le vrai des fables Ruissellent du sensible Éventent nos soifs au prisme des possibles Son souffle change le destin du vent Délivre les enfants Pose des sourires pour faire voler le chant Femme-naissance Sève patiente aux saisons de l'urgence Je te vois Tes gestes lèvent la mer Tes yeux savent le dedans du soleil au translucide des paupières Femme-joie Demain vit en toi En nervures de lumière 21-09-98
À la Provence. -- Peau du soleil -- Ocre Roussillon La poudre de terre danse les mains ouvertes Boit la soif de la peau en magie bleue nue Donne un corps à la lumière des odeurs Fait l'amour aux doigts en souffle lueur Ciel en poussière Essence de la pierre Crépitement d'arbres Sèche providence Abondance Celle des hommes aux paroles d'images Celle du tissu des visages Immensité du voyage Ici, La pierre amante Prend feu à la lumière vivante Dessine mes courants magnétiques Flambe dans la nuit magnifique Rassemblement des mains Basilic frotté sous le nez du jour L'odeur même de l'amour Rochers chaos Musique verticale d'une éternité en marche Courbe l'âme en arche Souvenir du chemin des arêtes Capture le fluide de la mémoire complète Fleuve de grains Accord par fée aux rires volière Claires à les toucher Les étoiles en eau vive pleuvent sur le soir Relient les pointillés du noir Monte de la terre Mon ombre éblouissante Qui gravit De tuile en tuile Les tourbillons du ciel Jusqu'à s'habiller de la peau du soleil Ici, Un bout de moi sait les sources 20-09-98-- Poudre du temps --En poudre d'or sur le corps du noir Le temps scintille Remonte le courant des familles Fait jouer la lumière dans les rideaux des yeux Change la pierre en feu Grave le poids des mains sur les ailes des cieux Trouve la joie par surprise La traînée de soie aux lignes d'eau qui se brisent Respirent Et déploient demain en papiers de sourires Je nage L'eau lumineuse de tes Pensées Les grands fonds chantés Voyage écrit sur la nuit , rivière de vie assourdie J'entre dans le bruit Deviens le tracé du cri La face cachée des étoiles Aimer, Capter la voix florale Le flot des feuilles dansantes, le tourné du bal S'éveillent les plis des voiles La roue du temps broie la poudre du miroir Te contemple en tournant autour du hasard Rassemble tout pour voir Les lendemains, les jours, les soirs Toi Musique autour de moi 20-09-98 " La roue du temps tourne par la force du vent des âmes seules. Elle tourne pendant que nous continuons à demander la même réponse à une étoile. Comme si on ne connaissait pas les signes qui nous disent la juste mesure superbe et absurde de cette existance." (Luis LLach)-- Fête du vent --Sauts des yeux aux marelles nuageuses J'envole le vent Colore le souffle L'enroule autour des nuances du temps L'eau respire et se retourne dans sa peau Aquarelle du feu au soleil touchant Peinture sur soi aux couleurs du temps vivant J'imprime mes pas dans les vagues Fond dans la danse Capture le silence Présente la mer à l'enfance L'eau ouvre un oeil et prévient les vigies des bateaux Je cours et cours encore Fais briller le sable en traînée d'or Distribue l'air autour de mon corps Brûle le bleu du ciel Donne des leçons de lumière au soleil L'eau sourit enfin au jeu des courants chauds Je lance la joie au bout du fil de mes doigts La rose dansante La vie volante L'eau regarde le reflet fleurir son flot Course des enfants au voyage cerf-volant Au bout de mes mains Je tiens Demain Ce soir La mer danse en tenant le soleil au bout d'un fil d'eau 19-09-98-- Vie machinale --Falaises d'images Fontaines de sons Lune de salon Quelque part Maintenant Des lumières suivent le vent Des feux Des mains qui s'y réchauffent Des yeux qui s'y plongent Un langage qui en naît Partout Où la vie est possible Regard laqué fixé sur les murs allumés Rires enregistrés Plus loin Dedans Des fleurs jouent à saute-vapeur Des arômes font des concours de couleur L'odeur des herbes est un chemin respiré Des enfants rient dans des maisons grandes ouvertes J'attends Un serpent Pour m'emporter Mais la solitude n'atteint pas les organes vitaux Paraît-il Elle se contente de tourner Sans les mains Les pages du programme télé 18-09-98-- Grave légèreté--La courbe de l'horizon au sol envolé La transe bercée des fruits Cousus dans les bruits Plume de neige soulève la terre Plonge le voyage ciel Montée En cercles vers le cristal-contour de l'eau Le grain de lune La terre solaire Dans laquelle tourne la mer Image innée, La lumière déroule le ciel présent Les éclaircies pour les cendres d'avant Les canicules sablées pour les plages de maintenant Moi, En grave légèreté Je continue ma montée Jusqu'au tour du ciel Jusqu'au léger du soleil Au plus vaste du petit Pierre de plume Je monte Plonge vers le dessus du monde 17-09-98-- Légère gravité --L'oblique de l'horizon au vol penché La transe percée des cris Cousus dans les plis Chiffon de suie pèse sur les ailes Envole le tomber Piqué Droit sur le cristal au milieu de tous les autres Le sel-soleil L'étoile polaire Autour de laquelle tourne la mer Face innée, La mer invente les nuages de demain Les pluies pour les fleurs à venir Les giboulées salées pour les marées des près Moi, En légère gravité Je continue mon piqué Jusqu'au centre de la terre Jusqu'au plus lourd de la vie Au plus sourd de l'infini Oiseau de plomb Je descends Soulevé vers le fond 17-09-98-- Écran tactile --Courir en rond Dans un carré Presque toucher Presque vivre Carré ment Quadrature du temps Cercle de vent Autour des jours blancs Écouter La vie se dérouler L'été Loin Briller Dedans Fermer l'écran Passer le temps Au crible du chant Repliés Rangés En carré Électrons élus Fusil à vivre dans les coins Toucher en pente Lune scintillante Écran tactile Carré magique Neige prison Beauté vision 17-09-98-- Ambre solaire --Château de puissance Corps allumé de l'espace Soleil des traces S'éveille le chant Se colore le vent Seul cri dans le soir La douleur du miroir Mon reflet soupire Immersion d'un respir Nuée sur mon visage Éclairs écrits bleus Buée du sourire La foudre cuivre les instants riants émouvants Découvre des territoires dedans Surprend l'évidence des mouvements Au coeur de la fleur Entouré d'ambre solaire Tenant dans mes mains le premier miel du temps J'aime La montée des eaux L'aube blanche et verte Que regarde la mer Jardin au creux de moi 17-09-98-- Ambre blanche --Château de distance Corps gelé de l'espace Soleil des glaces S'éteint le sang S'endort ce qui ment Seule vie dans le noir; La chaleur du miroir Mon reflet respire Inversion d'un rire Buée sur mon visage Éclats petits feux Ruée du soupir La foudre givre les mouvement du temps Ouvre des espaces blancs Suspend les danses des instants Au centre de la glace Entouré d'ambre blanche Tenant dans mes mains la dernière feuille verte du temps J'aime La tombée de la neige La nuit blanche et verte Qui regarde la mer Jardin au bout de moi 17-09-98
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