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-- Sol --
 
        Sol traverse la nuit
        
        Sol marche à pas feutrés sur le plancher du ciel
        Bébé soleil
        S'émerveille
        Brûle le miel
        Roule au frisson des mains
        Caresse les coeurs couchés
        Réunit les souffles coupés 
        Fait venir le respir éveillé 
 
        Sol sait luire
        Entre les lignes du pire        
        Sol respire
        Les couleurs des fenêtres
        Connaît les 26 lettres
        Peut tout faire apparaître
 
         Sol est une nuit d'amour
         Le Pont des Arts tendu sur la peau du jour
        
                        26-08-98
 
 
 

------------------------------- "Much better down there" -------------------------------  
-- Amorgos --   Crépis de femmes noires sur les maisons blanches Se balancent, rident leurs mains aux arêtes du soleil Tirent les rideaux de perles aux heures du sommeil Les drachmes se jettent des mains des popes Repêchées Par les ailes qui n'ont pas peur de se mouiller Au ventre bleu de Rosanna Caresse de palmes sur les années en plongée Ivresse des profondes heures sur ses lèvres en apnée S'aimer sans paliers Poussée des mains sur le corps d'Enzo Citoyen des flots Rien que l'eau et nous, My Lady Blue   Rosanna pleure À la lune restée à quai Son ventre rond Courbe les arêtes des maisons Les falaises d'Amorgos se penchent Crépi bleu des dauphins sur la vie noire et blanche   25-08-98   * île des Cyclades (Grèce) où s'est tourné "le Grand Bleu"  
-- Feu sacré --
 
                La transe fusion de chants
                Bombe l'épaisseur des laves  
                Martèle les enclaves
                Pince les cordes des cryptes
                Fait flamber nos têtes dans d'ardentes Égyptes
                Elève les caves au rang 
                De nid d'aigles incandescants
                Les Spires du feu sanglent les hanches du vent
                
                La faim du soleil dévore nos corps de papier
                Nos bras s'agitent en gestes calcinés
                Dérivant
                À la fonte du vent
                Fouissent la terre bouleversée
                Lèchent les cendres de la beauté laquée
                
                Lentement, 
                Se révèle la brûlure des glaces aux avalanches de temps
                Rondeur grotesque des larmes du mercure roulé
                Fièvres lentes des magmas possédés
                Le feu prend au monde entier
                Le monde crie d'une seule voix les mots brûlés
 
                Maintenant, 
                L'eau va soigner le sang
                Tracer des ronds de fumée sur les parois du vent sêché 
                Puiser la première fleur
                Semée dans le panache de la dernière vapeur
 
                                24-08-98
 

-- Verger du grand large -- Une flotille d'arbres en pépinière d'orage Trace le sillage du verger du grand large   Ici, Des pétales de berceaux Amarrent le navire aux eaux Danse semeuse Dans la nuit nerveuse Remonte les souffles au bout du roulis Sait faire de la vie avec la nuit   Ici L'or dansant Tend des fils aux habitants du vent Ville sur voile Citoyens de l'huile sur la toile Soufflent les graines de visage Galatéa aux sphères Semence du poids de l'air   Cité fabuleuse, Lance du feu sur les lignes ténébreuses Dispose des soleils à l'intérieur des mains Geste de vitrail Chemin du travail Pour donner aux caresses la lumière du corail   24-08-98
-- Cave à lierre --
 
                                Au passage sous tes reins 
                                Je traverse sur les mains
                                Survole la mélodie en sous-sol, 
                                L'herbe folle,
                                Mange les pousses de demain
                                Sais mon texte par choeur
                                Couve les mots, élève des fournaises
                                Comme une envie de braises 
                                
                                Lit peau campe
                                Tu montes en moi
                                À la vitesse d'une marée au galop
                                
                                Évadée,
                                La cave à lierre
                                Abri d'abbatus
                                Fait le tour des tunnels du temps
                                Boit ta parole claire semée
                                Relit goutte à goutte
                                La soif d'aimer 
                                
                                
                                                                23-08-98
 
 

-- Un, deux, toi, soleil --
                         
                        Nager, 
                        Remonter le faisceau du phare
                        S'aspire le corps du noir
                        Le crayon du soleil taillé 
                        Le cristal rayé des marées
 
                        Tout poser,
                        Soulever l'heure à la farce du poignet
                        Rire au nez du temps pressé 
                        Ouvrir les mains
                        Attendre que tombent les doigts un à un
                        
                        Boire la lune,
                        Dessiner ce qu'on ne voit jamais
                        Le dedans des vagues
                        Ce qui flambe à l'intérieur d'une caresse
                        Là où les cris naissent
 
                        Une mer à l'envers
                        Une mer à l'endroit
                        Deux mains ou la veille 
                        Grains de ciel
                        Un deux, toi, Soleil
                         
                                                23-08-98
 
 

      ------------------------------------------------------------- Pour Magalie A. doux zan, ma fille de coeur, qui regarde les étoiles le soir et qui aime tant ce qui est libre... -------------------------------------------------------------  
-- Aile comme Liberté --   Cheval ailé, Ma pluie d'été Je te vois, tu tends les mains Geste droit, Coeur pas étroit, Tu fais entrer les étoiles par le toit Tu les prends dans tes yeux, Juste un peu, Pour rêver au feu Puis, tu les libères, Envoie un peu de toi dans l'air   Au bout du chemin Tu viens voir les chevaux, Offrir des bouquets d'herbe, Touffes de coeur, Geste superbe, Tu leur donnes comme des fleurs Tu pèse peu sur eux Quand tu les montes C'est au ciel   Tu marches avec moi Me raconte la forêt, La Mare aux Lunes La vie et ses dunes, Les noeuds du bois Tu me fais croire que tu t'es brisé la cheville Geste malicieux, Coeur du jeu, Et moi je me fais croire que tu es ma fille   Cheval Aimé, Aile comme Liberté   21-08-98    
-- Fluviale --
 
                         Abondantes,
                         Les cordes du fleuve inventent
                         La musique sans les mots
                         La pluie ardente
 
                         Il faut nager, grimper aux noeuds liquides
                         Pour écrire les paroles du vide
 
                         Eau vivante,
                         Tes rivières ne coulent pas mais s'envolent
                         Au soleil qui abreuve,
                         Beauté fleuve,
                         Tes cheveux d'eau,
                         Lumière neuve,
                         Disent l'eau douce assoifée
                         Du désir d'être salée
 
                         Je plonge mes mains
                         Mais ce sont mes doigts qui coulent
                         Entre les gouttes de Toi.
 
                         Fluviale,
                         Eau de pétales,
                         Tu abondes d'absence
                         À l'embouchure du silence
 
                                                20-08-98
                        
                        ---------------------------------------------------------------------
                          "Entre la nuit du dehors et la lumière
              de la lampe, les souvenirs refluaient de l'obscurité, se
              heurtaient à la clarté et, tantôt immergés, tantôt
apparents,
              montraient leurs ventres blancs et leurs dos argentés."
                        
                          Boris Vian-L'écume des jours
                         
                      ---------------------------------------------------------------------
 
 
 

-- En nuit yeux --
 
                Le vent de nuit 
                Ferme les fleurs
                Éloigne les chouettes
                Pourpre les lueurs, 
                Passe des estompes sur les tempêtes
                Voile les contours osseux 
                Cuivre les bleus
                Brouille les auras des feux
                Chavire les ombres plus claires que moi
 
                Une fumée de glace
                Resserre l'espace
                Une voix dans la nuit 
                Dit "Mes chers yeux"
                Et c'est fini
                
                Le noir était la dernière couleur de ma vie
 
                        19-08-98
 
 

-- Puces de mer --
 
                        Les puces de mer couvraient la plage
                        
                        Les enfants descendaient la dune en ouvrant les bras
                        Ils couraient, ne pesaient plus rien,
                        Volaient, faisaient de l'air un chemin
 
                        Tu marchais, parallèle à la mer
                        Tu reculais sa frontière
                        Donnais de l'eau à l'air
                        Éteignais les maisons blanches
                        Tu vibrais dans la lumière
                        Tu contenais la vie entière
                        
                        J'étais parti devant, loin
                        Pour accélérer mes freins
                        Surtout, pas parler de demain
                        Demain mord, arrache les mains
                        Demain n'a pas le pied marin
 
                        Je ne me suis pas arrêté
                        Tu t'es éloignée
                        Je suis entré dans l'eau salée
                        J'ai appris à y respirer
                        Pas à vivre,
                        Mais à exister
                        
                        Les puces de mer,
                        Peut être pas les mêmes
                        Sont toujours là
                        
                        Houat, 06-97/19-08-98
 

-- La vie --
 
                La vie écrit
                Partout, même ici, même demain 
                La vie est forte en dessin
                Elle fait des croquis sans les mains
                
                La vie est casse cou
                Elle monte même dans les descentes
                La vie n'a pas de freins
                La vie s'impatiente
 
                La vie s'augmente
                Par des petits riens
                Un rayon vert   
                L'odeur de la mer
                Un secret entre frères
                La vie s'invente
                Et elle devient entière 
                 
                La vie n'est jamais tout à fait née
                
                La vie se retourne et nous attend un peu
                Il faut la suivre
                La vie a besoin de nous pour vivre
                
                 
                                19-08-98
 

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À tous ceux qui sèment. Et pour poser un sourire sur le blues de Nath   ---------------------------------------------------------------------------- --Virage d'ange--   Une porte de passage Donne sur les couloirs de ton visage Révolte les cages Essaime les pollens de la nuit Caresse le mystère du vouloir Marbre le fuschia de noir Laisse tes yeux route de la soie Voyager les mots sur le dos de ta voix Promène la joie Chaloupe les étoiles au tournants des sentiers   Dessine des sourires Sur ton partir Montre nous ton virage d'ange Respire, Laisse l'amour faire son métier. La tendresse du feu enveloppe la terre Rit au bleu qui habille la lumière Nage dans l'air Sans jamais vivre en arrière Le soleil sort ce soir Il y a tant de nuits à voir 19-08-98    
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À Amina. À Mireille. ----------------------------   -- Fille de l'air --   Au glacier des nuits du désert affûté Tu poses un avion en équilibre sur le ciel Le vent fait tourner tes cheveux en hélices Et tu montes voir là haut si tu y es Petite goutte de ciel, Ta vie Aéropostale, Porte les plis urgents du temps Envole les messages du sang qui flambe dans le soleil   Tu habites à l'adresse du vent Tu changes la pierre en lumière Tu peuples le désert, Fille de l'air.     19-08-98      
--Grain de fable--	
 		
			Les mains
			Le verre
			Le sable
			Nous
 
			Les mains se serrent
			Le verre se boit
			Le sable coule
 
			Les mains et le sable
			Ont fait le verre
			Soufflé l'amour dans la lumière
	
			Les mains et le verre
			Font les flacons de sable
			Les univers portables
 
			Le sable et le verre
			Tiennent dans nos mains
			Soif des grains
 
			Mais nous tombons, 
			Brisons les flacons
			
			Le verre, le sable sont en bas
			Nous, un peu par ci, pas trop par là
			 
			Mais depuis nous, 
			Le sable et le verre savent aimer
 
					17-08-98
 
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		"Je cherche le soleil au milieu de la nuit" 
("Le monde est stone"-Starmania, Fabienne Thibeault-Luc Plamondon/Michel Berger)
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-- Hauts et bas -- (version entière)
 
Heures -Cratères,
Silences plus nus qu'une main sur l'ouvrage
Plus purs qu'une joue dans la nuit,
Ces instants là, creux qui filent et qui tressent
Indestructibles trames.
 
Yeux-Soleils
Vibrations des ailes attirent la mer
La vague de toi plie les bateaux 
Le manque scintille loin
Guide la vie vers la surface des mains
 
Jours-Éponges,
Boivent les regards,
Quand tes yeux s'éteignent,
Loin, si loin que le tunnel semble être le bout
De quelque chose de plus sombre encore.
 
Mots-Pêcheurs,
Liseurs des puits entre les lignes
Gardiens des merveilles,
Se jettent du haut du phare.
Eux seuls voient les coraux dans la tempête.
 
Coeur-étoile
Voit jusque dans les recoins des grottes
Fil sans pareil  
Abysses passent de l'autre côté du miroir
S'émerveillent les lumières à l'envers du noir
 
Mains-pétales
Caressent le tour du livre, posent un toit de ciel sur les nages du
vivre
Chat de mer,
Lune entière des nuits bleues liées
Soleil d'aimer 
 
 
                        19-01-98/17-08-98
 
                        ------------------------------------------------------------------
        "Il advint qu'un beau soir l'univers se brisa 
      Sur des récifs que les naufrageurs enflammèrent 
      Moi je voyais briller au-dessus de la mer 
      Les yeux d'Elsa les yeux d'Elsa les yeux d'Elsa"     Louis Aragon
                -------------------------------------------------------------------
 
 
 

 
-- Le ciel dans l'oiseau --     
                
                        
                        Je vole
                        Des brindilles de temps
                        À l'art mot nid du présent
                        Mélange le feu au blanc
                        Me pose sur le vent du nord
                        Dans l'hiver du décor
                        Dessine des visages
                        Réchauffe les nuages 
                        Je suis l'oreille
                        Du creux du soleil
                        
                        Je pique mon coeur
                        En haut des fleurs
                        Je vole si vite
                        Que je mets le feu au vitres
                        Fait fondre tes sables
                        En cristaux navigables
                        C'est mon tour de parole
                        Alors je vole                   
                          
                        Un jour, j'ai vu en bas
                        Du plus bleu que le ciel
                        Du plus chaud que le soleil
                        C'était ton coeur
                        Tes yeux tes pas
                        Qui avaient toujours volé dans moi
 
                        Depuis, 
                        C'est toi l'oiseau
                        Et moi le ciel
                        
                                                        17-08-98
                                ----------------------------------------------------------       
                « Pourquoi voler ?
          Car une fois que vous aurez essayé de voler,
          vous marcherez sur terre les yeux tournés vers le ciel,
          car là vous êtes allé,
          et là il vous tarde de retourner... »    Léonard de Vinci
                                ----------------------------------------------------------
 
 

-- Honey --
 
                Honey,
                S'insinue la clé du soleil
                S'ouvre le goût des fruits, rebondit la saveur d'aujourd'hui
                La tartine volante au goût de tes mots que je relie
                
                Haut naît le bruit,
                S'infiltre le corps de la nuit
                Souffre la porte au silence qui gèle les incendies
                La texture de la craie sur le drap détruit de la suie
 
                Au nid nourrit la vie,
                S'invitent toutes les couleurs du puits
                S'ombrent la trame et la chaîne, le soleil du tapis
                Le toucher du temps chauffe les graines de la pluie
 
                Tu me manques à tire d'ailes
                Tu me remplis de ciel,
                Honey
                 
                                                16-08-98
        
        -----------------------------------------
        (...)
   Lumière et obscurité
   créent une opposition,
   mais dépendent l'une de l'autre
   comme le pas de la jambe droite
   dépend du pas de la jambe gauche.  >>
 
                Sekito, maître japonais
   -------------------------------------------

 
 
 	    Pour m'écrire
 
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