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----------------------------------------------------------------------"Nous nous touchons comment ? Par des coups d'ailes... Par les distances mêmes nous nous effleurons" (Rainer Maria Rilke) --------------------------------------------------------------------- À mon Amour sea green... Loins teints Une palette respire Fait le tour des couleurs du pire Caresse des projets au trait Colore la distance Patiente aux interstices Dessine juste un soleil Trempe le pinceau dans ma peau. Rideau, Nuit de noces en hélices Nuancier des marées Amour fauviste Je pars Loin vers Toi Dit-lueur du noir Mais sur le chevalet Le soleil a pied Un carré d'été Encercle la nuit Je crie en crayonnés gommés En fondu au blanc J'habite loin dedans Tout autour de Toi. Simplement t'aimer Conjurer la fleur du noir Couleur par couleur En loins teints intérieurs 19-07-98Rimes en nid pour onze bougiesCeci n'est pas un poème, juste une pensée qui insistait... Loin d'ici, Ami, Sur l'île des noms en i Au Sud de midi Avec Joie-Nid Tu cours sans pluie Tu rêves sans gris Tu ris, J'espère aussi Au grand voyage de ta vie Pas toujours choisie Avec ses cadeaux, avec son prix Et moi, pas question que j'oublie Même sous la pluie Même dans le gris Que tu as onze ans aujourd'hui De minuit à minuit Aime à la folie Celle qui t'a donné la vie Donne lui le jour de la nuit Des bisous qui font du bruit Un amour sans tri Du sel sur les bougies C'est juste la pluie qui rit 18-07-98
Coeur fruitier
Ciel marin, Lune malicieuse Chant proche aux rives sémaphores Carillon-surprise Musique des arbres du dedans En signes d'eau Les rires muets des mains Sang d'oiseau Au nid des bateaux Une rose-radeau Dans la puissance du flot Étoile de mots Sur un océan d'ailes Flambeau doux du ciel Tu portes haut L'écriture du soleil Flore de lumière Caresse de fleurs en couleur Source dansante en jardin de gestes Coeur fruitier Esprit mélodie 17-07-98
Mort à Venise
Des anges d'écume lavent le Pont des Soupirs Les Gondoliers sous-marins Allument les mots de la fin Des Vaporetti tirés par des pigeons en feu Font voler Les amours désarçonnées Naufrages ignés des amours migrantes Des bulles crèvent à la surface En chantant O Sole Mio Un million d'oiseaux se posent sur la lagune Leur tapis d'ailes couve la mort de la Cité des Eaux Nos mains s'accrochent à leur décollage Nos torches submersibles en noyade lumière Meurent l'une dans l'autre Noyées dans l'air 17-07-98
Clin d'oeil grâve à la p'tite soeur de la Joconde, partie hier en voyage;-) Les hauts narrent Le vieil enfant trace Les accords des couleurs Aux plis des trilles des oiseaux-pinceaux Tu poses, Labyrinthe de ton visage métronome Je cache mes yeux derrière ton dos J'entends Tes pieds glisser sous le cadre Je vis Au Sud de ton sourire Léonard devint ciel Mais nous nous pressons toujours devant toi. Sourire en joke-ondes17-07-98Bateau blanc
Furies des glaces à l'assaut du bateau Eau plus dure que le sel Joues mordues en arêtes vives Voyage des vies prises en glace Resserrement de l'espace Rareté des poches d'air en crispation du ciel Mouvements fouets des langues durcies Demandent si le soleil a jamais existé Buée de sauvetage figée sur la vitre des yeux Pulsations blanches du cercle solaire Scandent en hante-arctique Nos phrasés volontaires Mais déjà s'insinue Le gel de mer en flots-taisons Descente raideur en nuit blanche Nous touchons le fond Tout en bas Les taches polaires du soleil en rayons aiguilles Ciel bleu abysses Fige la minceur des souffles Marée de givre en lent crescend'eau 17-07-98
NathivePour Nath, qui sait faire du jour avec la nuit... Tu es femme Mais tu es née dans un souffleur De vers Tu ouvres tes ailes à vif Montre l'enfer du décor Crie l'ire au nid du sort Nous, Nous te vivons un peu En extrèmes de film Tu danses En chute de rimes Puis tu repars Nous laissant Or-félins de tes mots Tu es indij'aime Nathive Du pays de poésie 16-07-98
Craie d'eau du poête joueur de motsHier aux glyphes Ses cris virent Les lierres de Rosette Plante grain-pente Sève escaladeuse Les sources d'une île Désert sable aux noeuds Silence en nuits yeux Un su portable Une poignée de fable Je suis le chant-pagne La cérémonie doutée Je suis la parole gris fée Des ors donnés Personne ne peut me ranger Je vis haut long Même en Ingres Attitude Personne ne peut me désaccorder En tache de roue-soeur De l'intérieur Je fais bronzer les peaux-aime Je vis à sang hâleur Merci d'être voeu-nu 15-07-98
OcéanideDevant toi Je tasse mes mots en flacons capiteux Corniche fabuleuse aux dragons de mer Incandescence persistante des îles-cendres Orgueil de croire nommer les eaux Une fumée salée Donne du mystère à tes yeux Farandole de planctons Main dans la main, jusqu'à l'infiniment grand En combats de géants En rochers volants Marée fabuleuse Éclaboussures d'enfants Ma pensée nage à contre-mourant 15-07-98Maux d'absenceLes sommeils thérapeutes Peinent à calmer La vie affamée Les torsions des canyons Ta présence qui résonne La soif couche Les herbes de juillet Je marcherai Jusqu'à ce qu'on ne sache plus Où finissent mes pieds, ou commence la terre La mémoire liée Peine à boire Le sang du soleil La longue urgence, Le désert de pluie avance Je peuplerai de Toi Les pensées de toutes les créatures vivantes Pour être sûr de te rencontrer En or-riant Express Chaque seconde de ton absence voyage en première. 14-07-98
Liaison FractaleSilences flammêches Les heures fractales s'étirent À te reparcourir Te vivre et te mourir Seul dans le soir En tourbillon d'ivoire En délivre de vie Tu surgis en moi En nid rond d'ailes Tu fée le printemps En eau tissée Ulyssière du temps Tu es neuve Tu es nombreuse Tu vis toujours pour la première fois. 14-07-98BirdyMon cou s'allonge de regarder le ciel Je crispe mes serres Perce des trous dans leurs mots rampants Je veux quitter la terre Voir les faux amis rapetisser Les gens de plomb me disent fou Leur regard croit m'avoir enfermé Déjà mes ailes rongent leurs murs Déjà ma chute m'élève Déjà, ils meurent d'être si bas Je vais sentir le corps du vent Déchirer la lumière Faire se lever les yeux des enfants Jouer avec le peuple du ciel Les gens d'air Ils croient se pencher sur mon corps Mais ils sont loin dessous Seules leur bottes courent vers moi Eux, ils dorment depuis longtemps Ils croient me ramasser Je m'envole sans me retourner 14-07-98___________________________________ "vouloir grande beauté vitesse à la roue joie la lenteur des heures pleines caresses renouvelées rayonner dans le vent oiseau par-dessus le toi c'est pour vrai" "Libre toujours"-Marie Mélisou,12-97 ___________________________________L'île Miss t'es rieuseÀ l'île d'Houat, et à nos ailes... Même assis, les enfants couraient Toutes les directions leurs étaient grand large Les vents convergeaient vers tes lèvres Il voulaient vivre dans tes mots Pilotés par ton souffle Tu étais si belle Tu dévastais mes yeux Ta peau animait la nudité des maisons blanches Tes mains étaient la luxuriance de la lande Tu marchais Et tu peuplais toute l'île Une couronne d'enfants te parait Tu écrivais déjà dans ta tête L'île pouvait s'éloigner La mer pouvait sêcher, Toi, tu allais vivre. 13-07-98
Fresque Pour Mireille, à la mosaïque des sphères...Architexture vivante Miel piquant de tes phonèmes Échos décalés des distances proches Nous te lisons à cru, Galopons sur tes chevaux pur-sens Marchons sur tes braises Jouons nos vies Tournons avec tes mots En châteaux de roues En lunes qui hurlent au loup Patience, Tes mots deviennent le vent chaud Carreau par carreau, En eau fresque En mosaïque du presque Tu désaltères nos sources Persistance rétinienne de tes signes Longtemps après l'extinction des fées Tes phrases continuent de brûler. 13-07-98Seconde chance (Nov 92)Du vent salé, sur la plage, naît l'homme de sable. À chaque seconde, il se découvre autre, mais le souffle le maintient, le porte, le fait avancer. Des millions d'années passent, la mer est devenue vapeur La vapeur a coulé sur la terre et la plage est devenue forêt. Rien ne se souvient du vent salé ni de la plage mais une statue de sable en lisière ressemble à un homme qui avance porté par un souffle. Elle marche. Des ses épaules rondes tombent des gouttes de sueur que les scarabées lapent sur le chemin. Cette nuit, elle a rêvé d'une plage sous un ciel différent et d'une très ancienne tempête. Elle est près du rocher. L'air sent le sel. Ellle hausse les épaules, rajuste sa robe et se tient plus droite, sans savoir pourquoi. Du fond du temps, l'homme de sable essaye de bouger, d'appeler, de vivre. Elle va, pour prendre un bout de rocher. Elle n'a pas de poupée, elle a des pierres qui vivent en elle et lui parlent un langage secret. Elle a dix ans. Tout ce qui vit voudrait la protéger. Dans ses yeux brûlent des soleils patients Elle rit, à cause du goût du sel sur ses lèvres. Un grain de sable se détache. Une chouette, exceptionellement, a quitté son sommeil de jour et ulule. Il a cent millions d'années. Son éveil est lent, massif. Il est blessé, quelque chose s'est détaché de lui. Mais il vit. Il l'avait oublié. Elle ne rit plus. Quelque chose s'est détaché d'elle Elle goûte. C'est une larme. Elle la mélange au sable. Elle a fait quelque chose d'énorme. Elle le sait. Il pleure. L'écho d'une très vieille tempête résonne en lui. Il se sent très vaste. Elle se sent vivre Elle danse un peu et rejoint un rythme, celui qui fait se mouvoir les eaux. Lui, il la voit danser, il sait son nom et aussi ce qui n'a pas de nom en elle. C'est pour elle, que le vent s'est levé, sur une plage, il y a cent millions d'années. Elle était une étoile, amoureuse de la terre. Elle ne pouvait pas rester. La pierre tombe. Il est neuf. Ils dansent ensemble. C'est un enfant qui est sori du rocher, il est jeune de tout l'âge du monde. La danse raconte ce qui a franchi les âges. Le pont jeté sur toute la création. Un écureuil regarde et un autre en profite pour voler ses noisettes. Un serpent rampe, liane sifflante. Elle cueille une pomme bien mûre, sourit au serpent, longuement, et lui écrase la tête, avec la pomme. Ils mangent le serpent. Un énorme rire secoue le ciel et la première voix du monde se réjouit : "Cette fois, c'est la bonne".
Xii
Tes yeux liquides noir Mékong S'accrochent au tableau Comme à ton radeau Boivent nos mots rapides Oublient nos phrases liquides Il faut deviner Si tu regardes le même soleil que nous Ta peau fait de l'ambre à nos yeux ronds Tes fenêtres amandes Refusent et demandent Ceux que le soleil laissent froid Prétendent même que tu n'existes pas Et-Xii-liée Amie du dedans, Tu as la couleur des rêves d'enfant 09-07-98
Facettes
Initiations vues d'avion Six pattes qui se posent sur les rituels des hommes Feu qui s'adoucit, À travers la transparence des ailes. Chitines irisées au soleil né des mains et du bois Frôlement des pattes sur le tambour Galeries de sons doux insistants Vrombissement caresses Élytres harmoniques pincent le coeur intérieur Milliards de petites créatures, Mémoires du monde Maintiennent la terre en place sous leur poids. Amants des fleurs Trompes se tendent vers le ciel Puis plongent dans les désirs d'odeurs Exultent dans les pétales de soleil Ils glissent vers leurs cibles Suivent les chemins invisibles Et nous Jamais tout à fait nés Nous courons vers les fleurs Des ciseaux dans la main Mais entre les pots étroits Et le Pollen d'Amour Les fleurs ont déjà choisi leur camp.
09-07-98
ÉtraintesParfois, je viens marcher Dans les jardins de fer Écouter les cris quais En cendres de rosée Sur le tableau des arrivées Fleur tactile, vertigineuse Je soufflais sur ta main bleue Je caressais ton brasier pluvieux Tu changeais ma vie en feu Des baisers derviches tourneurs Pleuvent du panneau des heures S'accrochent à mes doigts En épines de soie Je sais que tu ne viendras pas Mais même quand tu n'es pas là Tu es le ciel de mes yeux 08-07-98Les cris turentJ'essuie les yeux du vent Pétris le soleil en taille-rayon Papillon à lettre Une feuillle s'envole par la fenêtre Agrafe par agrafe Les chapitres du drame Jonchent les plaies des trames Font carillonner les âmes Mêlent les feux Dégèlent l'écriture bleue En mots épars pillés Les vagues en soeur-fées Cassent les carreaux du cahier Les oiseaux des mains Picorent le plancher du ciel Happent l'Eau d'Ys aux crayons du soleil Scarifient les mots-disciples Posent des enfants sur nos yeux L'hiver du soleil en brûlure du froid Soie belle était Toi 8-07-98Effasoeur d'ancreRécif de voyage Solidaires transes océanes D'hante elle de vagues Sur des jeux nous de grand-mer Trousseau de jeune marée, Tri côtier. Régate de mots dans un cahier Mots d'amer en incarné de bord Sauts de poisson-charme Vigies lentes de bas en eau Voix liées en offre-âge Mats sacrés À quoi rit homme déversé Grain de ciel Sur signature Bleue Marine 06-07-98Grand sautBretagne piquante en gouttes aiguilles Tremplin falaise Saut propulsé par ses battements de coeur Il plonge en visant l'horizon Flotte sur l'aile du biniou des bardes Vol glissant Sur les ailes pointues du chant En touchant la mer Il corne une vague Pour se rappeler où lire les eaux Il laisse l'eau le traverser de part en part Il laisse la mer le boire Il remonte en fusée Se rattrappe au rocher Pour ne pas s'envoler Lêche la pierre salée Atteint la vague aux contours noirs Qui raconte son histoire Vague au coeur solaire Oeil mouvant de lumière En haut de la falaise, Les bardes sont partis Mais il entend encore le biniou C'est son amour qui joue Douceur et dureté Ne sont plus opposées Le temps plonge en montée Il roule avec les oiseaux Dans l'écume colère Il parcourt les pages de la longue quète liquide Marée millénaire Danse d'amour aux mains vides Au fur et à mesure Qu'il compose les chants du Livre de Tempête La falaise se couvre de fleurs Aux pétales de sel Déjà, elle préparent leur saut 06-07-98Porte ouverteSoir de Passage Les étoiles versent les signes Les hommes s'assemblent et tracent les pistes Les lumièrent tournent dans les cages de la pensée Elles veulent vivre et parler Elles ont fait un long chemin d'instants Lune de mer, Les voix profondes lavent les âmes à grande eau Sourires en cercle, gestes spirales Se réunir est déjà une danse. La fugacité, l'éternité Lancées d'une même main Écorchée d'être née La solitude et le partage Toujours marcher pour que l'eau nage Long chemin Diront aussi ceux d'après nous Sous les reflets morsures du ciel nu Les peintures sur peau prennent vie Les plumes d'oiseaux s'animent sur les coiffes des hommes Nos mains contiennent leurs mains Nous nous levons sans bouger Face à la mer, Lumières iodées, Nous guérissons la Terre blessée Nos doigts tambourinent sur la peau du ciel Le chant accorde nos pensées Les étoiles descendent l'escalier En majesté. La Porte s'ouvre La Terre sait danser. 06-07-98 " Il sait qu'il est venu aussi pour cette épreuve, pour qu'il n'y ait jamais plus "un autre monde". Il est le fil et malgré le danger extrème, il ouvre les yeux quand même" ("Li-Ad-Sté et la Rose des Vents" © Marie Mélisou-Stéphane Méliade, 07/1997)
Entre deux eauxLoin, dansant sur le fond L'amour est leur seule respiration Langues tressées Folles de s'entourer Doigts agglutinés enroulés Dépassent à peine de la surface Se balancent, Appellent l'oiseau-délivrance Sous la morsure baiser Des créatures à demi nées De leur seul désir À la merci de leurs sourires Elles grouillent gargouillent autour d'eux Leur souffles mouillés En cercles moites Ventres courants chauds Offrent enfin leurs cris irrigués Lancent leur chaleur vers le ciel Sourient au soleil Et volent entre deux eaux Déjà morts 06-07-98
Cinq ricochetsJe danse La pierre poreuse, Si légère que c'est elle qui te lance Je chante L'ombrelle rugueuse, Parapluies étagés où les hommes Pleuvent sur les hommes en ricochet Je ris La douleur sinueuse Méandres lacées autour des fées Eaux serpentines en cage poitrine J'exhale Ma chute somptueuse En regard reflet scarabée Plis impeccables du vol rocher Je brûle En tourbillon de sang Bleu vapeur sur l'étang Fou-rire plongeant Maintenant, Il n'y a plus sur l'eau que des cercles élégants Toujours plus grands La pierre ne verra pas l'océan Une main seule s'éloigne de la rive 05-07-98Goût de rondJe célèbre en fête écorchée vive Les amours corrosives Transes lucides Saupoudrées en pluies acides Lumières abrasives Harpes olfactives Furieuses, émotives Pulpes de mémoire Brûlent le ventre en love scories Torpilllent les sommeils Noient la pensée en étoile de nerfs Étranglent les vertiges Défient la gravité. Je ris de tout cela Jette mon verre loin par dessus mon épaule Fais couler le sang des murs Marche en cercle fermé Trempe mes ailes dans le goût de rond Danse sur mes poings Dévaste mes mots Éclate en mille morts sots. 05-07-98
Vide LuneTu lies sur mes lèvres Les épines velours des pistes Cactées choristes Déserts artistes Tu vrombis sous l'eau Ton sang est de l'or liquide Submersion du vide En noir Atlantide Dérision des étoiles Un Post-It rosit sous l'aube 02-07-98
Feu de cheminerJe suis l'aiguille des heures en perfusion Enroulée bleue liane Friche de mots en savane Flore diagonale Qui pousse dans la trace de tes pas Enjouée d'avancer droit D'en être arrivée là. Je suis le chemin chaud, Me rafraîchis au feux de jardins Me trempe dans le soleil pour boire dans mes mains Peluches de métal aux nuits aimantées Jeux de langages tressés La trace du panier Sur ta paume je compte les croix d'osier Je suis juste des bouts de papier Les cendres brèves en durée saupoudrée La pliure la plus secrète D'un origami de fête L'instant où tous les cadeaux ont été ouverts Où on fait voler son regard Sans le fixer quelque part Je regarde pourtant, Loin dedans. Chacun de mes instants est immortel. Chacune de mes vies n'est qu'un battement de ciel. Le 27-06-98LégendeCe soir, Le temps est au bleu fixe Des enfants rient dans l'eau Envoient des éclaboussures de mots Vivent toujours plus haut Je cherche dans le sable, Les châteaux friables Les sentiers désirables Les épices navigables Les blessures aimables Sans bouger mon corps Je m'éloigne doucement du bord Passe par dessus mort Ris d'être déjà dehors Bientôt, Un escalier d'oiseaux prolongera la courbe des vagues Je monterai les ailes quatre à quatre La marée pépiera Une roue chantante Posera la mer au dessus du ciel Il faudra sauter pour plonger Et tomber pour s'envoler. J'accompagnerai le soleil M'enfoncerai dans la mer Surgirai aux antipodes Pour devenir légende Peinture sur peau Le rythme d'une fête Le balancement des têtes J'éteindrai les feux de bambous Je rapiècerai les voiles Ferai sauter les poissons droit dans les bouches Et au matin Je retournerai de mon côté de la terre Pendant qu'ils danseront notre amour. Nous serons leurs signes.25-06-98 (écrit à la Rochelle, face à la mer, au couchant, le 16-06-98)Fleur saccadée(Pour mon amie Aurore, assise sur un trottoir, un mardi soir couleur noir) Sur la piste de danse Tu as bougé, image par image, Fleur saccadée Enfant émiettée Film cassé Soleil voilé Maintenant, Rose aux mains fermées Assise sur le trottoir sans bouger Tu cognes sur ton histoire avec tes poings serrés Tes yeux pésent sur le goudron Pour que ta route tienne bon Aurore-dans-la-gueule-du-loup Tu as écrit l'histoire d'un arbre de vie C'est le moment d'aller voir ses fruits D'aller voler des pommes à midi, De faire du bruit Et pas d'entrer dans la nuit. Tu as dessiné Un oiseau blessé Sur une feuille que tu m'as donnée Avec des gouttes de sang Un oiseau tranchant Une douleur d'enfant Parfois, tu as beaucoup plus que dix ans. Aurore, Dans tes yeux noirs il pleut des éclipses Ton visage fend les miroirs, écarte les murs, brûle les jardins Mais pour les grands aux mains pleines de livres Il n'est pas plus facile de vivre.En eux aussi, tout plié, tout noir, Il y a un enfant qui pleure dans le soir Assis sur un trottoir.25-06-98Rose nuit
Tes mains en charmille Font de l'ombre au doute Comme des caresses en voûte Descendent en roue libre Les sentiers de fibres Les pensées en bribes Notre amour tend ses feuilles Bondit comme un écureuil Écrit des opéras d'oiseaux Et le chant est si somptueux Qu'il force le respect des arbres Une fleur-toupie Se vrille dans la terre en soleil rose nuit Un feu d'enfants Se fraie un chemin tournoyant Hier, Je prendrai un train Que je ne rendrai jamais Demain, J'étais déjà près de toi Je suis un aujourd'hui profond comme un panier de fruits 10-06-98
De la cave au grenierUne torche dans les yeux Je marche dans la cave Le sol hurle sous la douceur de mes pieds Au fond de moi j'entends Chatoyer les couleurs du chant Puis je saute du rez de chaussée Pour éclater En rires de gorge En chant profond En pluie d'or En pièces détachées d'un sourire qui mord En ironie du sort Enfin j'étale mes ailes sur le toit Pour que toute la maison s'envole avec moi En voilure de tuiles En cambrure d'îles. Récits de nuits transhumantes, Des mots de fruits s'inventent Tombent de mes mains dansantes Je t'aime J'accélère mon pas Je ne veux pas tomber à mi-soleil de toi 09-06-98Pépinière (à mes amis de l'école d'Hénouville)C'est un laboratoire en bal oratoire Où des fous savants éveillent les enfants Une piste d'envol où les mots sauvages décollent Une roseraie déguisée en école Un mélange d'étonnants Sous l'oeil arroseur D'un mômiculteur. Les chevaux d'étoiles de Magalie Solène qui est grande comme la vie Maintenant, je suis un peu de tout cela aussi. Quand je viens vous voir S'effacent les tableaux noirs Je me rends compte que je ne sais plus diviser Mais c'est vous qui me multipliez. 09-06-98 en mémoire vive d'un 09-06-97
Pour m'écrireLa page des poèmes de Marie Mélisou Aller à l'accueil de l'Atoll des Écoles
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