Pour aller vers l'avenir, cliquez sur la flèche vers la page poésie numéro 17
-- Derrière le soleil --Derrière le soleil Se donne une drôle de fête "La voir c'est mourir" Proclament les panneaux de métal Fichés dans nos chapeaux Nous nous croisons dans la rue Et quand nous enlevons nos chapeaux Les panneaux tintent pour nous rappeler à l'ordre Ne pas caresser ne pas mordre Dix doigts de la même taille Et du sommeil debout Nous parlons Nous nous faisons gris comme eux Mais dans nos regards Des lueurs s'attardent Insesiblement Nos têtes s'inclinent vers le ciel Les panneaux crient "Restez groupés" "Ne regardez pas en l'air" Je ne les vois plus Je marche Mon chapeau jeté à terre Recueille une pluie de couleurs vives Aime l'air d'en haut sur ma tête J'invente Un grand escalier Chaque marche est une joie plus belle Et je monte l'arc en ciel quatre à quatre Je suis une vie en route Vers la fête qui se donne Derrière le soleil 1er février 1999-- Infini de naissance --Dans la première graine d'une forêt, un arbre parcourt une lettre envoyée depuis loin devant dans le temps. Ses enfants lui écrivent. Ils ne se servent pas de mots. Ils sont le papier, et aussi un peu la trace des doigts qui l'ont tenu. Lui, l'arbre, il n'est même pas encore né. Il n'est qu'un rêve dans une graine, même pas plantée. Et déjà, ses enfants pliés se souviennent de lui. Ils savent les saisons, les vies, les mouvements, les soleils. Pas lui. Il est infini de naissance. Il n'est qu'une origine, même pas ronde, même pas brillante. Juste une graine un peu aplatie, peut être juste un désir d'ombrage voulu par les hommes d'un pays chaud. Il se souvient de ses enfants qui viendront d'en dehors de lui. Il y aura des vents, des gestes verts, des enlacements de terre, des cambrures de pétales et des carnages de sève. Des histoires de saisons. Lui n'a pas de saisons. N'a que sa propre naissance pour mourir et tout l'infini pour vivre. Mais là bas, ses enfants ont vu le monde, et ils veulent lui dire que ce monde qu'il ne saura jamais, il l'a commencé un jour. Alors, l'arbre peut s'infinir et naître de la lettre lointaine de ses enfants qui l'aiment.30-01-99-- Fenêtre sur vie --En hiver Les fenêtres viennent boire ici Transparence parfaite Soulève déplie complète Ma main sur la vitre Aux heures blanches Les fenêtres viennent ouvrir les murs Les regards des carreaux Atteignent chantent éblouissent Gestes derrière le verre Un mot s'écrit sur le verre Puis saute Du haut d'en-bas Visions brillantes Aveuglées transparentes Ce qui est chanté chante Ailes des fenêtres Elles repartent en tintant Vol des vitres du printemps Chambre avec vue sur la vie Elles habitent le tour de la terre Les fenêtres Fenêtres à vivre en l'air Leur scintillement crie dans la lumière 26-01-99"La lumière creusait son vertige, quand les ombres des hommes sont pareilles à des puits sans fond" -- JMG Le Clézio -- Or Noir -- Terre sans arbre Brasier nu en gestes silhouettes Or flambé Déshabille l'eau Cherche la source Son mouvement regarde en haut Joue avec les avions Devine leur destination Parfois, Les siècles sont rapides Et les instants n'ont pas de fin Et les avions se posent en plein vol Si nous aimons Nous sommes les pistes des ailes Lentement Trempées depuis les premiers feux Des mains travaillent le soleil Se penchent quand la terre tourne Forgent un baiser Pour le lâcher vers le sol Artisan du monde Être son propre ouvrage La vie n'est pas autour mais dedans Et l'or noir vient gonfler les nuits plates Germe les horizons Donne des couleurs rondes aux fenêtres Jardin d'eau et fraîcheur aux recoins du vent Patio tournant Rires à dix doigts aux fontaines nées du feu Maintenant, c'est la source qui cherche le temps Solell profond Un sourire dans l'arbre 26-01-99"De toutes mes forces, je me précipite vers plus tard" (lettre de François à Léna dans le film "l'année de l'éveil") -- Le piano à devenir -- Un piano juste devant l'eau. Il est là pour plus tard. Posé d'avance, comme incrusté, mais pouvant s'échapper d'une ruade et nager seul, voile noire et laquée faisant claquer ses arpèges. Un piano sur la plage. Organique, faisant chair avec le joueur, puisant ses crescendo dans les mélanges vifs de ses doigts. il joue la musique qui marche, rassemble les sommeils en une boule brillante, éventre la torpeur. Chacune de ses notes meurt de joie, s'empile en sphères rugueuses , feutre la mesure douce dans les pupilles du joueur, frappe chaque souffle d'un sceau, cogne à la porte des maisons. Le piano se courbe, se cabre, demande parfois la parole. Le joueur le salue et va allonger son corps en sourdine. Les lames des volutes percent ses mains. Lentement, les chants en fumées montent, cassent la clarté, baguent les doigts du joueur de cercles fantômes. Air de mystère. Un jeu très sérieux. Folie déroulée, lacée, adhérente, essentielle. Un mouvement continu grave le sillon fruité, scalpe le temps. À l'entendre, devant la mer, nous ressemblons tous à ces cornes de brumes qui savent et qui cherchent en même temps. Le joueur dort entre les cordes, à l'intérieur. Il avait préparé des notes d'avance, elles vivent toutes seules, rasant les vagues. Musique de plus tard, quand le piano rosit , le début du jour a déjà un goût de soir. 26-01-99-- Yeux en amants --Tes yeux en amants Lisent dans les coins De mon sourire Mélanges savants Cils en tamis Mots en forme de fruit Sirène noire en robe des chants Ta maison Pousse au dernier étage de la lune Vision de pluie Sur un bruit de beau temps 25-01-99"Nous naissons, pour ainsi dire, provisoirement, quelque part. C'est peu à peu que nous composons en nous le lieu de notre origine, pour naître après coup et chaque jour plus définitivement" -- Rainer Maria Rilke-- Stivell --Sur la place de Stivell, l'air de rire, les enfants disent qu'ils ont vu des arbres se mettre à faire des bruits de marée et des collines commencer à vivre vite. Ils prétendent même qu'un bout de soleil est tombé, mais le montrent avec leur main fermée. Lorsqu'ils l'ouvrent, il n'y a rien. Mais lorqu'ils courent dans les allées du marché, les fruits sautent tout seuls dans leurs mains. Ils disent que maintenant qu'ils sont nés, les couleurs vont changer de place et qu'on aura des surprises. Pour cela, expliquent-ils, ils devront courir de plus en plus vite, jusqu'à ce que les choses vivent autrement. Une histoire d'atomes et d'amour que je ne suis pas encore assez jeune pour comprendre. Déjà, eux commencent à grandir ailleurs. Ils doivent avoir raison. Nos feux du soir nous intriguent. Ils prennent couleur humaine, comme s'ils secrétaient des visages et des corps, comme s'ils étaient la maison d'une vie . Et les courbes des plantes commencent à écrire des mots dans l'air. Les enfants de Stivell parlent en regardant à travers nous, contemplant les fruits qui bougent tout seuls dans leurs mains ouvertes, ils disent qu'un jour, quelque chose ouvrira le ciel, il y aura un grand éternuement en nous, et les étoiles viendront visiter le jardin. J'aurais dû les croire depuis le début Hier soir, j'ai regardé le trou dans le soleil. Je suis resté encore un moment dans la flamme, pour faire réserve de souvenirs de soleil, de secrets de chaleur, puis j'ai sauté dans ce monde. J'aime venir dans les jardins de Stivell. Je suis encore un peu chaud pour toucher les gens, mais déjà je tends les nouvelles couleurs dans mes mains ouvertes. Leurs oeufs sont des bouts de soleil et ils ont encore besoin de la chaleur de ma paume. Mais bientôt, les enfants pourront les attraper en courant et les tremper dans la source. Les couleurs naîtront dans l'eau, elles seront des fruits vivants, des plantes qui savent écrire, des vies en course de soleil, emportées avec nous vers le prochain début du monde. 23-01-99 ("Stivell" veut dire "Source" en breton )-- Pistes --Les voitures sont passées sur les dunes. Leurs bruits ont cassé les os des enfants, la mort droite a épousé leurs courbes avant de jeter une pièce dans leur bouche ouverte. Les voyages patients, ceux qui durent plusieurs vies, ceux qui arrivent vraiment quelque part, peuvent reprendre. "Qui ?" demandent les tissus brûlés, "Qui ?" demandent les toiles des tentes. Parfois, elles s'envolent seules, alors que nous dormons debout à l'intérieur des grains. Elles habillent les astres. Alors, les étoiles parées descendent vers nous, le soir, sur le sable tiède. Elles aussi voyagent, elles aussi aiment se guider à notre lueur palpitante. Parfois, nous sommes le ciel du ciel. Et toujours, nous nous réunissons à l'intérieur de la lune pour boire le thé. Les voitures sont passées sur les coeurs des enfants qui s'étalent en nappes de chaleur, mirages tremblés de l'amour vrai, fleurs nourrissantes , posent la table du partage sans moteur, sans argent, sans métal. Juste le vent et un regard... Voyage multiple, Je me rassemblerai seul, tout autour de cette table, famille interne. Déjà, ailleurs, ce qu'ils appelaient leur civilisation est morte. Maintenant, le temps derviche peut faire tourner à nouvau la roue du désert. Il n'y a jamais eu de désert. Ici, tout est vigne. Mais la vie a joué à se cacher, pour qu'ils ne puissent pas voir le monde qu'ils transperçaient. Quelque part, des enfants marchent, des traces de roues sur leur peau. Ce sont eux, les pistes à suivre. 22-01-99-- Traverser la nuit --Du drapé des pensées Surgissent les mots mystères Ils rythment le tour de la nuit Gravent nos jours cachés Poussent Phrases internes vivantes innées Langue inconnue par coeur Pierre habillée d'eau Une goutte autour du temps S'invente en vrai Le mouvement de naître De ces mots Je traverse la nuit sur leur pieds 22-01-99-- Ta voix écrit --Fleur qui plonge Plage aux bras ouverts Lune pêcheuse Éclats de vivre sur une fenêtre terrienne Corbeaux de feu Lacs de soleil dans les yeux Poudrières des chemins seuls Les mots se jettent du haut d'un cri Les ramasser Se rassembler Renaître Réapprendre Ta voix bouge l'espace Au tableau La lumière palpable Choisit les gestes de la craie Les couleurs des mouvements vifs Forme chantée du mot amour Soleil touchant Ta voix écrit 20-11-99" Dieu a créé des pays avec beaucoup d'eau pour que les hommes puissent y vivre et des des déserts afin qu'ils puissent y reconnaître leurs âmes" (Proverbe Touareg) -- Encre Solaire -- Feu dessiné autour des yeux Une main trempée dans un puits Maquille la nuit Vie ondulée dans les cheveux Dunes nouées Elle tremble les traits droits des lignes d'eau Terre rouge Dans les veines du soleil Le sang de soif aux lèvres du ciel Peuplée de signes Elle s'allonge sur le chaud de la terre Étire ses gestes pour pétrir un jardin Verger nu Le désert voyage dans sa paume Écrit le regard des ombres à l'encre solaire 20-01-99"Je suis homme: je dure peu et la nuit est énorme. Mais je regarde vers le haut: les étoiles écrivent Sans comprendre je comprends: je suis aussi écriture et en ce même instant quelqu'un m'épelle. " -- Octavio Paz -- Nommer la vie -- Vieux fou au milieu d'une forêt, plus vieux que la première graine qui désira sa voûte. Dans la maigreur de mon bâton, il y a toute la place pour vivre. Mes cercles magiques ont tous la forme d'un visage. Nul sommeil ne peut tondre ma barbe. Nulle fleur ne peut m'endormir. J'appelle l'orage par son nom et il vient. Sueur hérissée, la pluie sculpte les arbres, prolonge chaque feuille d'un regard lourd. Sursaut clair, la foudre cuit les mains dans leur geste, dresse les oreilles de nos ventres. En temps normal, chaque herbe surveille chaque tronc, et gare à qui voudrait vivre hors de sa forme. Parfois, les gardiens s'endorment dans les tiges. Alors, le ciel s'enroule autour d'un homme, les fleurs pésent comme des maisons dans les mains et les rochers marchent ensemble vers le monde des hommes. Tombe un nuage d'orties rouges pour me punir, je plonge dans l'eau pour respirer. Des poings dans mes poumons, je nage, galope sur le cheval de ma mort. Ma chair devient un peuple vert sombre, un balancier d'algues fumantes, une course éclaboussée. Escalier du souffle, j'emmène bouillir la flamme éternelle dans le chaudron des abysses. Sous la pression, mes yeux éclatent. Maintenant, je vois partout à la fois. Je vois les feux dans la nuit et les demains dans la mémoire, je vois la forêt surgie d'une seule graine, les caravanes du ciel et les soleils du fond des eaux. Une fleur fichée dans mes palmes, au fond du temps, ma main pour seule clé, je passe au galop sous les arches en fusion. Et là, traçant un cercle, je peux enfin nommer ma vie pour qu'elle puisse se lever et raconter toute l'histoire aux enfants qui viendront. 20-01-99-- Quelques graines --Quelques vents plus tard Le toucher des tables S'allège Noir après noir La nuit est enceinte de la neige Soleil en robe du soir Quelques eaux plus loin Autour du feu, les gouttes en cercle Brûlent Pour grandir la soif Élèvent la profondeur Réchauffent la lune Quelques fleurs plus haut Courent les enfants Vol des ballons Dans un ciel de traîne Une main blanche autour d'un flocon Quelques graines 20-01-99"Debout mes fils cassés Et vous, mes fils emmêlés, Debout ! -- Kedarnath Singh -- La maison qui vit toute seule -- Nous quittons les enfants qui vont naître. Nous aimons qu'ils aient envie de trouver la maison qui vit toute seule. Ils ont bravé nos interdictions, sauté par dessus nos doigts tendus, fait semblant de se prendre les pieds dans nos barbes froncées. Maintenant, ils sont déjà en chemin et nous rions de leur feu. La maison n'est pas encore tout à fait née. Elle lêve encore dans un four invisible, laisse éclore ses fenêtres. Trop hautes, les marches de l'escalier ont brûlé. Quand les enfants viendront, il leur faudra tous coucher en bas, déployés en fleur dormante. La maison les prendra dans ses bras, interdira à la pluie de troubler leur sommeil, soufflera sur les loups pour les faire tout doux autour des enfants. Dans la maison, des mains patientes patinent leurs gestes, polissent les murs, traitent la vie comme un bois précieux, achèvent l'ouvrage. On ne les voit jamais, mais on les entend courir, c'est même la source de la légende. Au village, tous les enfants font courir leurs doigts, dans l'air, sur les tables, sur leur tête. Ils disent qu'ils parlent comme la maison. Qu'eux aussi veulent vivre tout seuls. Maintenant, le ciel a changé de couleur. Les enfants viennent de pousser la porte et les vieux soleils peuvent mourir. Bientôt, nos mots durciront sur nos langues, nos regards se tourneront vers l'Ouest. Quand la maison sera née, nous serons tous morts. Par politesse, nos poussières viendront la saluer à lents gestes de caciques. Le vent nous soufflera parfois contre sa fenêtre. Mais, promis, nous ne resterons que le temps d'un regard. La maison vivra toute seule avec les enfants, et elle aimera se souvenir de nous qui l'avons voulue. Nos graines s'assembleront à nouveau. Cette fois, nous serons des visages verts dans le jardin et les enfants aimeront sauter par dessus nous pour se défier. Mais d'abord, il nous faut nous étendre, deux tiges de ciel fichées dans la tête, cornes à lier les mondes. Nos doigts mourront les derniers, et lorsque nous aurons cessé de respirer, ils courront encore un peu dans l'air. 20-01-99Aux enfants d'Hénouville, mes amis. À la vie que rien ne peut mourir "il arrive, parfois, que ce cri inconnu qui fonde notre vie devienne, un court instant, audible" - Luc André Rey -- Mémoire Vive -- Une plante verte dans une cour d'école fait la ronde avec les enfants, leur apprend les couleurs que l'on voit les yeux fermés, la mémoire de bientôt. Une rose chaude dans chaque main, ils écrivent en lettres de parfum. Creusent les galeries des étoiles souterraines. Sèves tournantes, ils écrivent, mentent la vérité, grimpent l'échelle. Ils chantent : "Je sais des ciels vastes et des plaies volubiles. Je sais des fièvres imprononçables. Et des enfants-rochers. Je sais les visages dans les troncs et les yeux dans la lune." Et je crie autour de leur chant Je crie aux nuits blanches vrillées dans mes yeux. À une signature salée sur un bras d'enfant Aux nuages noirs en forme de croix. À la nage des loups dans la neige À une petite fille de 89 ans qui parle à son miroir. Aux vitres posées sur les sources Aux arêtes du soleil À la furie du vivant. Aux mouettes, plus lourdes que la mort, plus belles que l'amour. À la terre, jamais immobile. Et les enfants ne s'étonnent de rien et leur chant vient dans mon cri, tresse le sourire du sang. Puis ils jettent leur craie tous en même temps sur le tableau et sortent tourner sous le soleil comme un jardin vivant. Même la nuit, même couchés, les enfants chantent encore. Je leur souris. J'ai mis mes feuilles dans leur main, mon parfum dans leur mots et je tourne, tourne avec eux, jusqu'à nous vriller tous dans la pierre qui s'envole. 19-01-99-- Chambre d'écho --Rires sangles ôtées Dans la chambre d'écho L'air appuie sur l'eau Fluide continent Vaste visage Le monde entier De la longueur d'une valise La nuit écrit "Il y a une vie pendant la vie" 18-01-99-- L'accordeur d'anges -- Pizzicati Regards vifs Un écureull sur une portée Une main brûlée autour d'une clé de Sol Envolées de cordes Vie d'arbre en arbre Roue lyrique Orchestre cosmique Au coeur d'une mélodie respirée Trilles sursaut Ciel crescendo Soleil souffle et lune en apnée Une voix limpide trouble le fleuve Diamants des notes et poussières des chants Naissent Sonnent juste Aiment voler La musique de l'homme Marche à pied Plume tempo sur l'accordeur d'anges 18-01-99-- Histoire cherche auteur --Une lettre se déplie Corps sans bruit L'encre rougit Porte froissée Le papier raconte Les pleins les déliés du toucher La trace des yeux Plusieurs vies à vivre Lecture en plein vol À quelques lettres du sol Nulle part sauf partout Les mots Laissent les doigts dormir Vivent tout seuls Je signe L'histoire existe Pas moi 17-01-99Pour remonter dans le temps, cliquez sur la flèche vers la page poésie n°15